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Lundi 06 Avril 2020

Confinement : la peur du vide

Confinement : la peur du vide

Relire les grands classiques de la littérature, regarder des spectacles en direct, cuisiner sain, faire du sport pour ne pas prendre quelques kilos… Le confinement s’accompagne d’une forme d’injonction à faire à tout prix quelque chose, couche de frustration supplémentaire à une période déjà psychologiquement stressante.

Il ne s’agit pas ici de faire le procès des nombreux médias qui redoublent d’efforts pour fournir aux internautes des solutions pour occuper leurs longues journées et les divertir. D’ailleurs, nous avons nous aussi, chez Magma, tenté d’apporter du réconfort à nos lecteurs en leur proposant de nombreux articles.

Alors que les semaines passent, l’imbrication de ces contenus donne une drôle d’allure à nos fils d’actualités. Car entre deux articles nous invitant à lire, écrire, cuisiner, jardiner, faire du sport, jouer ou nous lancer dans la réalisation (injonction à la productivité qui trouve sa quintessence dans les « challenge » lancés tous les quatre matins sur les réseaux), nous n’échappons pas aux informations angoissantes, aux rubriques nécrologiques, aux appels à l’aide de tous ceux qui sont en première ligne face à l’épidémie.

Un mille-feuille de culpabilité

Il y a une double culpabilité : celle d’être chez soi pendant que d’autres travaillent dans des conditions très difficiles, et celle de ne pas être productif dans une société qui, décidemment, ne sait pas composer avec le vide. Ou comment en venir à se sentir coupable de ne rien faire, alors même que nous nous trouvons dans un contexte ou faire quelque chose n’a jamais été aussi compliqué. Et pour ce qui est de se plonger dans de longues et fastidieuses lectures, ce n’est pas aussi simple qu’il y paraît, comme l’explique le quotidien italien La Repubblica dans un article relayé par Courrier International. Ainsi, notre état d’esprit est fatalement impacté par l’état d’alerte. Que nous soyons confinés dans de bonnes conditions ou pas, cela nous retient souvent de nous accorder cette « évasion spirituelle » dont tout le monde nous parle. La preuve : lorsqu’on voit des embrassades à la télé, on ne peut pas s’empêcher de penser aux distances de sécurité !

Pour ceux et celles qui télé-travaillent, c’est la double peine : à la pression d’être productif pour soutenir son entreprise s’ajoute celle d’assurer la continuité scolaire des enfants, leur bien-être et toujours, les tâches ménagères. Autant dire que pour eux, relire l’intégrale de Tolstoï ou prendre du temps pour « se recentrer » n’est vraiment pas la priorité. 


Revendiquer le droit de glander

Il est temps de reconquérir quelques droits fondamentaux. Celui de ne pas se sentir bien, pour commencer. Nous constatons tous, pendant nos e-apéros réguliers, que le moral n’est pas au beau-fixe pour tout le monde. Alors disons-le une bonne fois pour toutes : il est normal et acceptable de stresser, d’avoir le moral dans les chaussettes et d’avoir des moments de panique face à l’immense inconnu qu’est désormais notre avenir. Il est également tout à fait respectable d’avoir simplement envie de NE RIEN FAIRE. Manger, dormir, bref, glander. C’est d’ailleurs ce dont nous parle Mona Chollet dans son essai Chez Soi, que vous pouvez lire – ou pas ! –  gratuitement ici.

Enfin, dans une période qui nous pousse fatalement à interroger nos modes de vie et notre société, on peut également tenter de mettre les choses en perspective en s’inspirant de Bertand Russel et son Éloge de l’oisiveté. Voici ce qu’il nous disait… en 1932 :  « Les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l'aisance et la sécurité. Nous avons choisi, à la place, le surmenage pour les uns et la misère pour les autres : en cela, nous nous sommes montrés bien bêtes, mais il n'y a pas de raison pour persévérer dans notre bêtise indéfiniment. »
Car après tout, avons-nous besoin d’être productif pour être heureux ? 

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