Au Mucem, une nuit pour comprendre les enjeux des lanceurs d’alerte

Ils s'appellent Edward Snowden, Irène Frachon, Chelsea Manning ou encore Antoine Deltour et ils ont tous eu affaire à la justice une fois dans leur vie pour avoir lancé l'alerte. Ça veut dire quoi exactement ? Signaler et révéler des menaces pour l'intérêt général exercées par les différents pouvoirs qu'ils soient politiques, économiques, financiers ou militaires. Le Mucem et l'association Marseille en Communs organisent une soirée ponctuée de débats, conférences, projections et ateliers autour des lanceurs d'alerte le 25 janvier de 18h à minuit. Le but ? Découvrir, comprendre et débattre du statut de lanceur d'alerte en France. 

A partir de 18h30, plusieurs témoins de scandales écologiques, politiques ou financiers expliqueront le pourquoi et raconteront le comment de leurs révélations. Parmi eux, Raymond Avrillier, qui avait dévoilé plusieurs affaires politico-financières, Olivier Dubuquoy, lanceur d’alerte sur les pollutions de boues rouges, ou encore Karim B., qui avait révélé la présence de produits toxiques sur le site ArcelorMittal de Florange. Tous ont en commun d’avoir pris le risque de sacrifier leur carrière ou leur vie privée pour dénoncer ce qui leur semblait juste. Plusieurs tables rondes ponctueront cette nuit de débats, pour tenter de comprendre tous les enjeux liés au lancement d’alerte, des procédures administratives et judiciaires au rôle des médias, en passant par la définition juridique complexe de ce statut à protéger. Edward Snowden pourrait également intervenir, sous réserve, via skype.  

Edward Snowden : le récap

En 2013, ce jeune homme a (en collaboration avec les journalistes du Guardian et du Washington post), révélé le programme de surveillance massif appelé PRISM mis en place par le gouvernement américain et la National Security Agency (NSA). Il a dévoilé au monde que les renseignements américains pouvaient collecter les données de toutes les personnes qui possèdent un téléphone, un pc et Internet dans le monde grâce à Microsoft, Google, Facebook, Yahoo ou encore Apple. Ces entreprises proposent des services gratuits que l’on utilise au quotidien en échange de données. Si la NSA espionne surtout les dirigeants, les industriels et les terroristes (c’était quand même l’objectif premier), ils peuvent aussi s’intéresser à des citoyens lambda. Pour mieux appréhender la question, tu peux regarder CITIZENFOUR ou Snowden pour comprendre ce qu’a fait Edward Snowden et Nothing to hide pour comprendre que l’argument « j’ai rien à cacher » n’en est pas un. À la suite de ses révélations, Edward Snowden est inculpé le 22 juin 2013 par le gouvernement américain sous les chefs d’accusation d’espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux. D’abord réfugié à Hong-Kong, il a ensuite obtenu un droit d’asile en Russie, valable jusqu’en 2020.  

-> Bon à savoir : en décembre 2017, Transparency International France a publié un Guide Pratique du lanceur d’alerte, pour comprendre qui peut alerter, comment et avec quelle protection.

Forum des lanceurs d'alerte, le 25 janvier au Mucem
18h – minuit, entrée libre