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Mardi 07 Avril 2020

Bac au contrôle continu : l'exception va-t-elle devenir la règle ?

Bac au contrôle continu : l'exception va-t-elle devenir la règle ?

Pour la première fois depuis sa création, le baccalauréat sera attribué sur la base d’un contrôle continu. Une situation qui accélère les réformes envisagées par le ministère de l’Éducation nationale et qui réveille un vieil affrontement du monde éducatif.

Et si le coronavirus venait de changer le cours de l’histoire du bac ? Alors que les étudiants du supérieur ne savent toujours pas comment vont se dérouler leurs examens, le ministre de l’Éducation nationale a levé le suspens, ce dimanche, s’agissant du bac : le précieux sésame sera délivré sur la base d’un contrôle continu sans qu’aucune épreuve terminale ne soit organisée. Une première depuis la création du diplôme en 1808. De surcroît, et pour s’assurer de l’assiduité des élèves pendant le confinement ainsi que leur présence jusqu’au 4 juillet, il est également prévu qu’une note relative à leur motivation et à leur engagement soit intégrée au contrôle continu.

La crise sanitaire liée au coronavirus vient donc d’accélérer l’agenda des réformes de Jean-Michel Blanquer. En effet, au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, le ministre de l’Éducation nationale s’était engagé à transformer les modalités d’obtention du bac à horizon 2021. L’objectif : introduire une forte dose de contrôle continu dans les résultats finaux de l’examen. À l’époque, il était question de réduire les épreuves terminales à quatre matières, lesquelles prendraient la forme de modules indispensables pour intégrer telle ou telle formation du supérieur, y compris les universités. Toutes les autres matières seraient alors évaluées selon la méthode du contrôle continu. Aucun projet définitif n’a encore été présenté : des concertations avec le monde éducatif dépendra la mouture finale de cette proposition.

Une vieille querelle idéologique

Quoi qu’il en soit, la décision du ministère de l’Éducation nationale vient de réveiller une vieille querelle entre les partisans du contrôle continu et ses détracteurs. Les premiers voient en lui l’occasion de coller au plus près du niveau réel de l’élève, évitant ainsi que l'examen fasse figure de « loterie ». Certains syndicats souligent aussi que le baccalauréat est très compliqué à organiser et extrêmement coûteux : les lycées sont immobilisés pendant près d’un mois tandis que la mise en place des épreuves se chiffre à plus de 100 millions d’euros chaque année. Un montant qui explose lorsqu'on prend en compte les frais indirects qui découlent essentiellement des heures d'enseignement payées (mais non assurées) aux enseignants qui surveillent les épreuves, et de la fermeture prématurée de certains établissements choisis comme centres d'examen. Le bac coûterait alors près de 1,5 milliard d'euros, selon une estimation du syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale.

Face à ces considérations pratiques, les contempteurs du contrôle continu invoquent une distorsion dans la valeur du diplôme, rompant avec la philosophie égalitaire qui avait présidé à sa création il y a deux siècles. En clair, un bachelier sortant du lycée Henry IV, Stanislas ou Condorcet n’aurait plus du tout le même statut que celui ayant obtenu son diplôme dans un obscur établissement de ZEP. Dans un billet publié sur sa page Linkedin, le conférencier et ex-inspecteur académique Bruno Magliulo confirme : « La généralisation du contrôle continu pourrait transformer le diplôme en un simple certificat de fin de scolarité secondaire, dont la valeur serait trop fortement liée à la réputation du lycée fréquenté. » Et celui-ci de mettre en garde face à l’idée de n’évaluer que certaines matières via le contrôle continu. « De nombreux enseignants s'opposent à ce que leur discipline soit "rabaissée" au rang de matière secondaire en étant évaluée par le contrôle continu, détaille-t-il. Si la plupart des professeurs sont favorables par principe à une telle mesure, c'est à la condition que la discipline qu'ils enseignent demeure dans la liste de celles qui seront évaluées de façon externe et globale. » La session 2020 permettra donc d’en savoir plus sur les conséquences concrètes d’une évaluation au contrôle continu.

 

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