BARBAGALLO (batteur de Tame Impala) en concert au Groom !

Julien Barbagallo, explorateur de longue date des marges de la chanson française avec Aquaserge ou son projet solo Lecube, a longtemps chanté son âme, comme tant de ses concitoyens, en anglais, par facilité. Mais exilé depuis quelques années en Australie, notamment parce qu’il tient fûts et charleys dans l’institution indie pop australienne Tame Impala, "Big Dog" comme on le surnomme là-bas a profité de son isolement linguistique pour libérer sa langue, le mot, l’idée, et reconnecter avec son histoire et ses racines.
C’est donc une révélation, autant pour lui que pour nous : sur son deuxième album Grand Chien, Barbagallo fait feu des mots et accents de sa langue maternelle (le français singulier de son Albi natale) et tombe pour la première fois le masque, en se débarrassant des formules toutes faites de la pop dans la parlure de Shakespeare et Elvis Presley.
C’est d’ailleurs le premier paradoxe qu’on remarque : composées et enregistrées seul (Julien joue tous les instruments) à Melbourne ou dans des chambres d’hôtel aux quatre coins du monde, les chansons de Grand Chien ne parlent que d’échappées belles, de mouvement infini vers des lieux divers et à peu près tous mélangés : le Nouveau Mexique et le Tarn, la Sicile éternelle, l’Australie et l’Occitanie, là-bas et ici.