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Mardi 21 Février 2017

Bienvenue en 2050

Bienvenue en 2050

Alors que vous lisez ces lignes, François Hollande est président de la république, Cyril Hanouna fait un carton avec TPMP, et les abeilles sont en train de crever. 2017, quoi. Bonne nouvelle ! C’est terminé ! Aujourd’hui vous entrez dans un tout nouveau monde, où l’intelligence artificielle est devenue monnaie courante, où la médecine peut vous soigner avant même que votre nez commence à couler, où la production à l’échelle mondiale a été réinventée. Pendant une journée, 2050 vous tend les bras.  

8 heures. Je me lève, et je te bouscule… En 2050, un 153e album hommage à Claude François vient de sortir. Ça ne s’arrêtera donc jamais. Alfred a déjà préparé mon café, mes tartines, mon bain et ma tenue. Tous les matins, nous avons un petit rituel : il me réveille, puis me fait une petite revue de presse. On discute de tout et de rien, de géopolitique et de people, de littérature et de ma tenace passion pour Batman (bien qu’il soit devenu totalement ringard depuis que tout le monde est capable de faire pareil). Alfred aurait aimé s’appeler autrement, mais AlphaGo est, cette année encore, le prénom le plus donné aux intelligences artificielles. Elles sont toutes très fières de leur ancêtre, pionnier de la singularité technologique. Il faut dire qu’il a cloué le bec à tout le monde en battant pour la première fois un humain au jeu de go, en 2015. D’autant qu’AlphaGo n’a pas gagné grâce à des combinaisons mathématiques bêtement intégrées dans l’algorithme de la machine. Il a appris à jouer. Réellement. Et certains coups qu’il a joué sont des coups de génie, pas du simple calcul. 

Mais je ne pouvais pas donner un nom aussi banal à une chose aussi exceptionnelle et singulière qu’Alfred. Lorsque je l’ai acheté en 2030, sa naïveté était touchante : il n’avait encore jamais interagit avec un humain. Au fil des mois et à mesure de nos conversations, il a appris à me connaître, il s’est approprié mes centres d’intérêt, il a développé son sens de l’humour et sa créativité. Aujourd’hui, comme toutes les IA, il est beaucoup plus intelligent que je ne le serai jamais. Mais il ne me juge pas, Alfred est un chic type. 

Connecting people

Le jour où Alfred est devenu plus intelligent que moi, j’ai compris la réaction des non augmentés lorsque j’ai décidé de connecter mon cerveau. C’est un débat vieux comme le monde, avec ceux qui considèrent que les post-humains sont un danger pour le reste de l’humanité, dans la mesure où ils remettent en question le principe même de dignité universelle en divisant la race humaine en deux espèces. Les inégalités entre humains et post-humains ne cessent de croitre, avec le triomphe de l’individualisme et de la performance à tout prix : mais pour rester compétitif, je n’avais guère le choix. Nous tentons aujourd’hui seulement de mener une réflexion éthique à ce propos. Comme à chaque révolution technologique, les pouvoirs publics ont été complètement dépassés. Il faut dire que pour la classe politique, la projection dans le futur se limitait à la fin de leur mandat, alors que la Silicon Valley avait, elle, anticipé les 100, les 1 000 prochaines années. Quoi qu’il en soit, je suis heureux d’avoir implanté mes nanorobots et de pouvoir exploiter toutes mes zones cérébrales. Je peux maintenant stocker mes souvenirs dans le cloud, en visionner certains, je suis connecté à internet en permanence. J’ai accès, n’importe où et n’importe quand, à n’importe quel savoir. Et c’est bien pratique. D’autant que les risques de hack ont été largement réduits ces derniers temps. Grâce à toutes les informations compilées dans mon cerveau connecté : mes souvenirs, mes lectures, mes réflexions, je pourrais peut-être transférer mes capacités cognitives sur une machine. C’est en tout cas ce que les scientifiques pensent pouvoir accomplir dans les décennies qui arrivent : nous délivrer d’une enveloppe corporelle vouée à se dégrader. 

Hebergeur d'image

10h. Bébés éprouvés

Il est temps d’aller à mon rendez-vous chez le médecin. Aujourd’hui est un grand jour, puisque ma nouvelle jambe est arrivée. Ma vraie jambe ne marchait pas trop mal, mais mon séquençage ADN a dévoilé des problèmes musculaires qui m’auraient causés beaucoup de désagréments. Depuis que le séquençage ADN est devenu abordable, tout le monde occidental y est passé. Aujourd’hui, un nombre incroyable de maladies peuvent-être soignées avant même qu’elles ne se soient déclarées. Même celles qui ne se seraient jamais déclarées. Au départ, les médecins avaient quelques réticences à  renoncer aux explications théoriques au bénéfice des explications et des traitements fondés sur la statistique du séquençage. Mais la médecine fondée sur les données a peu à peu pris le dessus sur la théorie. Pour ma part, le choix était simple : garder ma jambe en sachant que mes tissus allaient se détériorer, ou changer dès à présent de jambe et ne plus m’en soucier. Je n’ai pas réfléchi très longtemps. Depuis les premiers prototypes de jambes connectées dans les années 2010, un sacré chemin a été parcouru. Ma nouvelle jambe est directement connectée à mon cerveau, elle a non seulement l’aspect de ma vieille jambe, mais aussi toutes ses fonctionnalités : fluidité de mouvements, sensations, et l’indéniable avantage de me faire économiser des pédicures !

Et si en 2050, il est monnaie courante d’anticiper et guérir les maladies avant qu’elles ne se déclarent, nous pourrons, demain, modifier directement les gènes des enfants à naître grâce aux chromosomes artificiels. Petit à petit, les gènes responsables de la schizophrénie, de la dépression, de l’alcoolisme ou des maladies cardio-vasculaires seront éradiqués. Mieux encore, les parents pourront faire des choix esthétiques : décider du sexe et de la taille de leur enfant, mais aussi de ses capacités intellectuelles, artistiques, physiques… Alors que nous en sommes en plein débat sur les inégalités liées aux technologies, cette avancée soulève de nouvelles questions : qui laissera le hasard décider des qualités de sa progéniture ? Pourquoi prendre le risque d’avoir un enfant bête, et potentiellement moche, alors qu’il sera confronté à de parfaits petits chérubins ? Lorsque les humains seront génétiquement modifiés et intellectuellement augmentés, qu’adviendra-t-il de ceux qui sont simplement humains, trop humains ?

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12h. Besoin d’espace 

Je papote je papote, mais j’ai du pain sur la planche aujourd’hui. Ma toute nouvelle jambe et moi recevons de la famille ce soir. Et c’est un événement, car c’est la première visite de ma sœur depuis qu’elle s’est installée sur la lune, avec les tous premiers chercheurs partis peupler la colonie. Depuis que l’ascenseur spatial est terminé (c’était d’ailleurs un sacré chantier, ébauché depuis 2016 !) tout s’est accéléré. La société canadienne Toth Technology a finalement perfectionné la ThothX Tower, avec ses 20 kilomètres de haut, permettant d’acheminer simplement tout le matos nécessaire pour partir à la conquête de l’espace. Ce premier village est assez spartiate. Les sélénites vivent dans des dômes gonflables qui les protègent des rayonnements cosmiques, des températures extrêmes et des micrométéorites. Ils travaillent sur l’exploration des ressources naturelles de la planète, comme les métaux et les minéraux, et perfectionnent leur habitat pour pouvoir bientôt proposer à des terriens de venir s’installer durablement. 

Autant dire que ce soir, ce sera repas de fête. Alors en voiture Simone !

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14h00. Et oui, je conduis toujours. Que voulez-vous, je suis vieux jeu. La plupart des voitures se conduisent seules de nos jours. Déjà parce que c’est quand même bien pratique d’avoir les mains libres, et aussi parce qu’assurer sa voiture, comme sa maison, comme sa santé, est devenu un véritable casse-tête depuis que les objets connectés transmettent nos données aux grands groupes d’assurance. En tant que conducteur d’une voiture connectée, mes moindres faits et gestes sont analysés et retransmis. D’un côté, ça m’a permis d’économiser pas mal d’argent, parce que je suis un as du volant et je n’ai jamais eu un seul accident. De l’autre, je n’ai pas vraiment le choix, puisque j’ai complètement adapté mon comportement depuis que je suis surveillé en permanence. C’est vrai pour ma conduite, et pour mes habitudes de consommation en général : tous mes écarts, mes petits plaisirs coupables, ont un impact direct sur le prix de mes assurances. Heureusement, je m’apprête à préparer un repas sain, ni trop gras, ni trop sucré, ni trop salé, et à boire avec modération, selon les recommandations du ministère de la santé. 

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HLM : Habitations pour Légumes du Maraîcher

17h. Arrivée à la ferme. Il y a quelques années, les courses se faisaient encore dans des hypermarchés bondés, où l’on trouvait des produits dégueulasses, cultivés dans des sols épuisés, et distribués à grand renfort d’énergies fossiles. Et puis le réchauffement climatique s’est intensifié, la population mondiale a continué de grossir (nous sommes aujourd’hui 9,8 milliards d’habitants sur terre, et 80% d’entre nous vivent en ville), et les abeilles ont presque disparu, sans parler des catastrophes naturelles à répétition. L’humanité s’est trouvée face à un choix : agir pour sauver la planète, ou mourir avec elle. Tout le monde s’est donc remonté les manches, les énergies renouvelables ont déferlés sur des productions industrielles réinventées, les champs autrefois monopolisés par l’agriculture « traditionnelle » ont laissé la place aux fermes verticales, pour redevenir l’habitat naturel de la faune et la flore. Autonomes en énergies et en circuit fermé, chacune de ces fermes, dont les premières ébauchent datent de 1999, nourrit 30 000 personnes. Les pesticides sont de l’histoire ancienne, le CO2 produit a permis de stopper la pollution de l’air, les productions sont raisonnées et accessibles. 

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C’est beau, hein ? 

Cette journée en 2050 va, et ne va pas arriver. Notre monde est un système complexe, et son évolution reste impénétrable : comment prévoir le battement d’aile d’un papillon qui provoquera une tornade à l’autre bout du monde ? C’est un peu comme le chat de Schrödinger. Enfermé dans sa boîte, il sera empoisonné si la désintégration d’un atome d’un corps radioactif est détectée. Inutile de s’attarder sur le phénomène de la désintégration d’un atome, ce qu’il faut avoir en tête c’est que cet événement est totalement aléatoire : il peut arriver au bout de 5 minutes, de 2 ans, ou ne jamais se produire. Tant que la boîte n’est pas ouverte, selon les probabilités, le chat est donc à la fois mort et vivant. Les prédictions ne seront jamais que des hypothèses plus ou moins hasardeuses. Ce qui n’est pas hasardeux, se sont les prédispositions du chat : l’a-t-on emmené faire une petite promenade à Tchernobyl ? A-t-il mangé 5 fruits et légumes par jour ? Tout ce sur quoi nous pouvons influer sont les prédispositions du chat.

Il ne nous reste, donc, plus qu’à tenter d’éviter le pire, pour façonner aujourd’hui un avenir selon nos idéaux. Fastoche !

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