Bigre, du mélo burlesque au Théâtre Liberté
Une histoire d’amour et de proximité. Avec son trio infernal et absurde, Pierre Guillois s’inspire du cinéma muet pour construire une fresque domestique et loufoque, aux effets millimétrés. Drôle et terriblement humain.
Trois personnages en quête de… hauteur ! À l’étroit dans leurs chambres de bonnes respectives, une femme et deux hommes négocient les petites et les grandes vicissitudes de la vie. Maladroits et malchanceux, ces voisins que tout oppose tentent d’accéder à un bonheur qui leur échappe. Surtout, ils possèdent l’art de tout rater, mais de tout rater merveilleusement…
Avec ce spectacle aussi fragile qu’irrésistible, Pierre Guillois déploie une écriture qui va au-delà de l’humour, en suscitant de la sympathie et une vraie tendresse envers ses personnages improbables, au sein d’un décor qui amplifie la folie douce des situations. Réactivant l’esprit des grands du cinéma muet (Keaton, Chaplin) comme de l’absurdité de Palace (il a été l’assistant de Jean-Michel Ribes), l’acteur et metteur en scène s’appuie sur la mécanique précise du jeu en trio, qu’il forme avec Agathe L’Huillier et Jonathan Pinto-Rocha.