Blanche Gardin en direct au cinéma : le récap

Après le succès de son précèdent spectacle "Je parle toute seule", salué par un Molière de l'humour en 2018, Blanche Gardin remonte sur les planches avec "Bonne nuit blanche". Jeudi 21 mars, elle était en direct de l'Européen à Paris, et retransmise dans plus de 150 cinémas en France. Nous étions dans une de ces salles, on vous raconte.

Ticket en main, on franchit les portes du cinéma et on prend place dans l'une des deux salles du Pathé Madeleine réquisitionnées pour l'occasion. Les minutes passent, la salle se remplit, les lumières s'éteignent, chut, le show va commencer. Et ce n'est pas Blanche Gardin que l'on a vu arriver sur scène mais trois drôles d'énergumènes au look rétro et farfelu : Blond and Blond and Blond. Tout droit débarqué de Suède, le trio s'amuse à rendre "hommage à la variété française". Ils ont ainsi repris, façon opéra et de manière très sérieuse, la compagnie créole "décalecatan décalecatan ohé ohé", pour enchainer avec une reprise toute aussi surréaliste des Démons de minuit. Le trio a fini de faire succomber de rire le public en interprétant Pandi Panda version école du micro d'argent... un grand moment !

Puis c'est au tour de la très attendue Blanche Gardin de prendre possession des lieux. Elle est arrivée par le coté de la salle, traversant le public pour rejoindre la scène. Toute de bleu vêtue, dans une robe venue d'une autre époque : « pardonnez-moi je reviens de mon cours de harpe, je n'ai pas eu le temps de me changer ».Après avoir expliqué que le spectacle était filmé, et s’être gentiment moqué des parisiens et des bordelais, elle en vient rapidement à ses sujets de prédilection, le sexe, le féminisme, le temps qui passe... elle livre son intimité, ses expériences et ses réflexions avec l'humour, le second degré, la franchise et l'ironie qu'on lui connait.

Debout, droite, élégante derrière son micro sur pied, elle déroule son spectacle. Elle y aborde des sujets aussi personnels que variés, de sa coloscopie aux Dick pics, en passant par la teinte "table en teck" de son pubis. Puis elle en vient à parler de ses angoisses de la campagne et de la solitude. Elle raconte cet épisode, à la fois ridicule et héroïque, dans lequel elle s'est isolée pendant 3 jours et 3 nuits dans une maison au milieu de la forêt. Terrorisée par ce lieu, elle s'est enfermée dans la chambre, la porte bloquée par une armoire, pissant dans un seau en fer, bruyant, tout en écoutant, sous Lexomil, tous les bruits étranges de la bâtisse et de ses extérieurs. Une situation burlesque qu'elle nous raconte à la perfection.

Mais à côté de ces moments de pure comédie, elle développe aussi des réflexions plus profondes sur notre société, mettant en avant son absurdité comique.Elle raconte ainsi ses questionnements, ses doutes et constats, tente de mettre en lumière la différence entre une réaction et une opinion sur les réseaux sociaux, nous embarque dans ses cheminements de pensée parfois tortueux, fait l’apologie du vide. Sans surprise, elle s’est attaquée aux relations homme-femme et au mouvement #metoo, à grand renforts de provocation. Par moment, les rires dans la salle virent au jaune. Car avec Blanche, tout n’est pas tout noir ou tout blanc, chaque débat, chaque sujet de société est nuancé à l’extrême.

Bilan : des zygomatiques engourdis et la tête pleine de nouvelles questions. Un spectacle que l'on vous recommande vivement !

En bonus : son discours au Molière de l'humour :