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Samedi 05 Décembre 2020

Coliving, coworking, cowalking, copétage de câble

Coliving, coworking, cowalking, copétage de câble

A quel moment nos activités les plus banales du quotidien sont-elles devenues des concepts marketés ou des trucs rentables ? On en a gros : notre coup de gueule.

Inutile de se le cacher, on a écrit cet article après un (léger) accès de colère. Un papier en particulier, paru sur le site WelcomeToTheJungle, nous a fait bondir de notre chaise de bureau. Son titre seul a suffit à nous déclencher une crise d'urticaire. On vous le livre tel quel : "Le co-walking, l'alternative à la réunion". Curieux, nous poursuivons notre lecture. Extraits : "perte de temps et par conséquent d'argent, la réunion fait peau neuve et se mue en version 3.0.". Là, on a eu un premier tic nerveux. La suite : "L'une de ses nouvelles formes, des plus régénérantes, est le « co-walking » ou « walking meetings » ou encore le « walk and talk »"... A ce moment-là, précis, on a frisé la rupture d'anévrisme.

C'est-à-dire que ça ressemble quand même étrangement à un autre concept, vieux comme le monde, nommé promenade. Concept qui avait l'avantage de ne pas être un insupportable anglicisme en -ing, et qui n'avait pas été pris d'assaut par l'injonction à la productivité qui semble décidément s'insérer dans tous les aspects de notre existence.

On nous vend ainsi la colocation (ou co-living) comme la solution idéale pour trouver un logement tout en s'intégrant dans un cadre social dynamique. Quant au co-working, il est devenu, à l'heure du tout free-lance, la configuration de travail par excellence. Mais se pose-t-on seulement la question de savoir si ce ne sont pas des concepts foireux venus déguiser une réalité bien moins reluisante : nous n'avons plus les moyens de payer un loyer seul, et le manque de structures professionnelles stables nous pousse à en fabriquer par nous-mêmes. Ce "wording" qui sert de cache-misère ne s'arrête pas là.

Toi aussi, exploite ton voisin

Autre exemple. Récemment, on apprenait également l'existence du "Co-Wash". Son concept ? Utiliser son voisin comme pressing ! Ce gros fainéant possède une machine à laver ? Il n'a rien à faire de sa journée ? Autant qu'il lave votre linge pendant que vous trimez ! En plus, voilà un bon moyen pour lui d'obtenir un "complément de revenus"."Le linge est lavé, repassé, et déposé à domicile en 48h maximum", détaille le communiqué de presse. Créé par un jeune homme à la sortie de son master en finance, l'appli a été lancée dans 71 villes de France et prévoit encore de s'étendre.
Que des jeunes diplômés créent des entreprises cherchant le profit, cela va de soi, mais affirmer que cette start-up "contribue également à la vie de quartier et à apporter du lien entre les habitants", ça, ça nous fait hurler.

Que l'on soit clair, il n'est pas question de dénigrer la marche comme moment de relaxation et de détente. Ni d'affirmer que tout le monde a les moyens de se payer un lave-linge. Mais voir des concepts de "collaboration", "d'entraide" et de "relaxation" être ainsi récupérés par des start-ups à grand renfort de mots-valises foireux, nous fait péter un boulon. Existe-t-il seulement une activité de nos vies que le marché n'essaiera pas de transformer en pièce sonnante et trébuchante ? A quand la possibilité de louer le lit de son voisin entre 22h et 7h du matin ? Bientôt, sera-t-il possible de lui demander de passer l'aspirateur ? Faire la poussière dans votre bibliothèque contre quelques euros ? Oui, on en fait des caisses. Reste que les exemples cités nous laissent penser que plus rien n'est impossible. Ne jamais sous-estimer la créativité des entrepreneurs, et leur capacité à passer leur business-model sous les rouleaux du social-washing.

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