Vendredi 02 Octobre 2009
Dur de trouver un boulot pour les jeunes diplômés
Le nombre de jeunes diplomés ayant trouvé un emploi est en recul. Huit mois après leur sortie du système éducatif, seuls 68 % occupaient un poste contre 82 %, un an auparavant. Une tendance liée à l'effondrement du volume d'offres publiées par l'APEC et ouvertes aux débutants: entre janvier et août2009, elles ont chuté de 38 %.
La rentrée 2009 ne s'est pas présentée sous de meilleurs auspices, puisque le nombre d'offres s'est établi à 5 000 en septembre contre 7 220 en 2008. Selon l'APEC, on peut craindre que les effets de la crise se fassent encore plus durement sentir pour la promotion qui arrive sur le marché du travail.
Tous les secteurs sont peu ou prou touchés. Dans toutes les disciplines, le taux d'emploi (proportion de jeunes en poste au moment de l'enquête parmi les bac +4 et plus) est en régression mais à des degrés divers.
Si l'informatique et le secteur médical et paramédical résistent bien, le BTP et les spécialités industrielles (textile, bois, papier) sont durement touchés (56 % contre 84 % en 2008). Sans surprise, la crise financière internationale a engendré un effondrement du taux d'emploi dans le secteur de la finance. 64 % des jeunes diplômés 2008 s'y sont insérés contre 83 % de la cohorte 2007.
Les jeunes ingénieurs les plus affectés. Globalement, ce sont les diplômés d'écoles d'ingénieurs qui accusent le recul le plus sévère. 72 % d'entre eux occupent un emploi (-16 points par rapport à l'enquête de 2008). Les difficultés d'insertion sont à mettre en relation avec le ralentissement de la production industrielle et avec le comportement de ces jeunes, très bien formés, qui préfèrent attendre plutôt que d'accepter un emploi qui ne correspond pas à leurs attentes.
Les évolutions récentes ne modifient pas pour autant la hiérarchie des diplômes. Les taux d'emploi les plus élevés reviennent aux étudiants d'écoles de commerce et de gestion (73 %) et les plus faibles à ceux de l'université (61 %).
Les conditions d'embauche se dégradent. 54 % des jeunes ont signé un contrat à durée indéterminée (CDI) contre 61 % l'année précédente et 64% ont accédé au statut de cadre, contre 70 % en 2008. Enfin le salaire médian a diminué de 3,4 %.
Logiquement, la satisfaction des interrogés à l'égard de leur emploi diminue (65 % contre 70 %). Et plus de la moitié (56 %) pense que la situation économique ne va pas vite s'améliorer.
Une relative confiance dans l'avenir malgré tout. Dans un tel contexte, les projections professionnelles à trois ans sont dominées par l'incertitude notamment pour ceux qui occupent des postes précaires (CDD, intérim...).
Paradoxalement quand ils évoquent l'avenir, 83 % des jeunes diplômés, qu'ils soient en poste ou en recherche d'emploi, sont confiants. Ils n'ont pas le sentiment de faire partie d'une génération sacrifiée et oublient qu'en juin2010 c'est une autre cohorte de 400 000 diplômés qui arrivera sur le marché du travail.
Source : Le Monde
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