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Mardi 26 Mars 2019

Expo : "Instant Tunisien - archives de la révolution" au Fort St Jean

Expo : "Instant Tunisien - archives de la révolution" au Fort St Jean

De décembre 2010 à janvier 2011, la Tunisie a connu une révolte sans précédent. L'immolation revendicatrice de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid va embraser le pays tout entier qui va se rebeller contre la politique et le pouvoir en place. La contestation mènera, 29 jours plus tard, à la fuite du président Ben Ali, en poste depuis 23 ans. Jusqu’au 30 septembre 2019, le MUCEM retrace cette période historique dans une exposition à découvrir dans la galerie haute des officiers du Fort du St-Jean.

À l'origine du projet, une volonté tunisienne de collecter un maximum de documents pour ne pas perdre dans l'éphémérité des réseaux les traces de cet instant historique. Puis, plutôt que de réserver cette mémoire numérique aux chercheurs et aux historiens, est venue l'idée d'une exposition. Conçue pour le musée du Bardo à Tunis, elle s'est, ensuite, exportée de l'autre côté de la méditerranée, à Marseille. Houria Abdelkafi, commissaire de l'exposition à Tunis s'est ainsi associé à Élisabeth Cestor, du MUCEM, pour proposer au public français - plus à distance des évènements - une adaptation de l'expo tunisienne.
Elles proposent un regard plus global sur cette période en la resituant d’abord dans son contexte historique et politique, pour ensuite en faire un déroulé chronologique, sans oublier de parler des réactions françaises. La dernière salle de l'exposition prend davantage de recul en questionnant les suites de la contestation, où en est la Tunisie aujourd'hui, à l'aube de nouvelles élections législatives et présidentielles prévues pour l'automne 2019.

Une révolution 2.0
La révolte tunisienne, qui fait figure de point de départ au printemps arabe, est ce qu'on pourrait appeler une révolution 2.0. Elle a été en grande partie possible grâce aux réseaux sociaux qui ont permis aux citoyens, malgré des tentatives de censure, d'informer, d'échanger et d'organiser la lutte. Les photos, vidéos, statuts, slogans, dessins... publiés, en grande partie, sur Facebook sont les témoins, les preuves de ce qui s’est passé et ce sont ces documents que l'on retrouve dans l'exposition. 

Un devoir de mémoire
Si au départ, l'exposition n'était pas le but de cette collecte numérique, elle est rapidement devenue un moyen efficace de transmettre cette mémoire, pas si lointaine, au plus grand nombre. Plus que des œuvres, ce que l'on va voir au MUCEM ce sont les images, les discours spontanés d'une révolution populaire qui va en inspirer bien d'autres - on pense, par exemple, aux manifestations qui se déroulent actuellement en Algérie. Cette exposition apparaît alors comme une leçon d'histoire scénographiée qui a toute sa place dans le Musée des Civilisations de l'Europe et la Méditerranée.

Crédit photo : Yassine Bousselmi

Archives de la révolution
Galerie haute des Officiers—Fort Saint-Jean (75 m2)
Du mercredi 20 mars 2019 au lundi 30 septembre 2019
www.mucem.org

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