Expo Traversée des Apparences à La Friche

Dans le cadre de la BIAC, la Friche accueille la première exposition mondiale dédiée à la magie nouvelle. Initié, il y a une quinzaine d’années, par Raphaël Navarro (commissaire d’exposition), Clément Debailleul et Valentine Losseau, ce nouveau mouvement artistique repousse les limites de la magie, de notre perception et de notre imaginaire, tout en brouillant les frontières entre les disciplines. Présentation.

Du 12 janvier au 24 février, illusions, mystères et autres boules de gommes envahissent le 4e étage de la Friche pour titiller notre cerveau et pourquoi pas nous faire retomber en enfance ! Se basant sur les fondamentaux comme sur les nouveautés de la discipline, la magie nouvelle regroupe le spectacle vivant et les arts plastiques autour d’une volonté de « réaffirmer le magique comme catégorie esthétique à part entière (…) où l’illusion (…) s’affirme, où l’impossible devient (…) un champ artistique infini, nécessaire et synonyme de liberté ». (Raphaël Navarro)

Ainsi, en parcourant les allées et les œuvres, nous découvrons différentes magies, différents détournements du réel.

La « traversée » commence par une plongée de l’autre côté du miroir dans un univers connu et mystérieux à la fois, celui d’Alice aux pays des merveilles. Des marionnettes à l’effigie de la reine de cœur, de la chenille et d’Alice se voient animées par la Cie Yokai, elles ont été conçues pour le spectacle Possession créé en 2017 par la compagnie. 

Puis après la possession, l’apparition, qu’elle soit fantomatique avec l’hypnotisant et fascinant Projet Fantôme d’Etienne Saglio ou interactive avec le dispositif Impressions conçu par Clément Debailleul et Raphaël Navarro. Ce dernier permettant à chaque personne de laisser une empreinte éphémère à la surface de l’œuvre, comme une silhouette approximative, un double insaisissable de nous-même.

Au fil de notre déambulation, on découvre aussi les manipulations optiques de Nicolas Jargic qui travaille le trompe l’œil, le faux monochrome ou l’illusion d’espace. Optiques toujours pour Francis Tabarly où figures, calligraphies, objets et sculptures se trouvent transformés, métamorphosés par des jeux de regards et de miroirs. Des œuvres à expérimenter, qui acquièrent toute leurs puissances magiques grâce à nos déplacements.

Dans un autre genre, la surprenante histoire du Tricot de Denise, une installation chargée de mystère et de souvenir d’enfance dans laquelle l’artiste, Remi Lasvènes, révèle la double vie de sa grand-mère, correspondante de deux grands scientifiques travaillant sur le lévité (force contraire de la gravité). 

On retiendra aussi le travail de la Cie Blizzard avec l’incroyable Neptunia, une plante sensible dont les feuilles bougent à vue d’œil. Elle est le résultat de longues recherches sur le rythme et la temporalité du monde végétal, et devient une véritable plante de cirque, magique, encore plus vivante qu’a son état naturel.

Vous l’aurez compris, Raphaël Navarro et ses complices vous invitent à l’émerveillement et à la réflexion grâce à cette « Traversée des Apparences mystérieuse, poétique et festive. Une expérience visuelle, ou résonnance et silence répondent au burlesque et à l’absurde pour qu’il ne reste plus que l’expérience interactive ou immersive de la Magie elle-même.»

Crédit photo - ©Caroline Dutrey