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Lundi 08 Juillet 2019

Pablo Mira : "J’essaye d’apporter un peu de légèreté sur des sujets graves"

Chroniqueur sur France Inter et pour Quotidien et co-fondateur du Gorafi, Pablo Mira est aussi sur les planches avec le spectacle « Pablo Mira parle contre de l’argent ». Alors qu’il part à l’assaut du festival d’Avignon, l’humoriste nous a accordé un petit entretien.

Avant de faire de la scène, tu te destinais au métier de journaliste. Qu’est-ce qui t’attirait dans cette profession ?
J’aime m’intéresser à des sujets que je ne maîtrise pas forcément, et apprendre comment fonctionnent certains domaines. Le journalisme correspondait bien à ce désir de se saisir d’un sujet nouveau à chaque fois et d’essayer de le comprendre. C’est une question de curiosité, finalement.

Pourquoi tu y as finalement renoncé ?
Parce que c’était beaucoup trop sérieux. Dans mes autres traits de caractère, il y a aussi l’envie de faire des blagues du matin au soir, du réveil au coucher.

Tu as ensuite co-fondé le site parodique du Gorafi. Est-ce que c’est une manière de critiquer les codes journalistiques d’aujourd’hui ?
J’avais avant tout envie de faire des blagues, et il se trouve que la forme me parlait bien, puisque j’étais journaliste jusque-là. Le fait d’adopter un style très dépêche de presse, AFP, Reuters, c’était vraiment un type d’écriture qui m’intéressait. Je voulais parodier tous ces codes-là, avec leurs tics de langage, des coordinations récurrentes.

On te retrouve aussi sur France Inter, dans le rôle d’un éditorialiste très à droite. As-tu des sources d’inspiration pour ce personnage ?
Le personnage a un peu évolué depuis 2015. Au début il était plutôt à droite, puis avec l’élection de Macron, il aime pointer du doigt ceux qui ne bossent pas assez, qui ne font pas en sorte de rendre la France compétitive, bref, tout ce discours très start-up nation. Mais au début mes références dans l’énergie c’était tous ces éditorialistes qu’on voit sur RMC, BFM, Valeurs actuelles. Ça, c’était la base.

T’as une passion pour les réac ?
Une passion c’est un peu fort comme mot, mais ça m’intéresse de voir la façon dont ils réagissent idéologiquement ou intellectuellement, l’énergie avec laquelle ils font des éditos. Mais c’est vrai qu’on en fait vite le tour, et il y a d’autres types de personnes à caricaturer qui pourraient m’intéresser.

Dans ton spectacle, tu incarnes également un homme totalement exaspérant. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur lui ?
Le personnage, on pourrait le résumer en quelques phrases. Il est persuadé d’avoir raison sur tout mais il a tort à peu près sur tout. Il pense qu’il est plus intelligent, plus cultivé que les autres alors qu’il l’est moins. Il est aussi un petit peu égocentrique et narcissique, avec un petit côté ringard. Il fait la leçon aux gens en permanence, et chacun de ses arguments dessert son propos.

Qu’est-ce que les spectateurs vont découvrir à Avignon ?
Cette année, par rapport à mon passage en juillet dernier, plusieurs sketchs ont été enlevés, il y en a trois nouveaux, on a ajouté des trucs de mise en scène sympa… mais je ne vais pas te le dire là pour pas spoiler. Et entre l’année dernière et aujourd’hui, j’ai essayé d’arriver à avoir des rires par le jeu. Jusqu’ici j’étais très centré sur le texte, et maintenant j’essaye de réfléchir davantage à la scène, j’explore tout ça c’est vraiment intéressant.

Tu jongles, dans tes chroniques et ton spectacle, entre deux personnages proches dans l’ignominie, et tu animes la revue des haters pour Quotidien. Au bout d’un moment, ça ne te pèse pas sur le moral ?
Non, ça va. Mais ce qui est vrai pour la revue de presse des haters, qui à la base est un sketch de mon spectacle et que j’ai adapté, c’est que ça fatigue l’esprit. Tu passes une journée avec deux co-auteurs à chercher les commentaires des pires cassos du web, c’est abrutissant et puis ce n’est pas hyper joli ou hyper intelligent. Ça pèse plus sur le mental que sur le moral.

Toi qui les connais bien, les haters sont des « Monsieur Tout-le-monde » ou il y a des profils spécifiques ?
Il y a beaucoup de profils différents. Mais ce qui est sûr, c’est que ce sont des gens qui ont du temps dans leur journée. Quand tu es occupé en général tu ne trouves pas le temps d’aller poster des commentaires haineux sur Yahoo, twitter Facebook, ce que tu veux.

Est-ce que les tourner en dérision permet de lutter contre ce genre de comportement ?
Non, je ne pense pas qu’on va les corriger en faisant simplement des blagues. C’est un phénomène beaucoup plus profond, avec la question de l’anonymat, et de savoir si ça donne une certaine permission d’être horrible. Par contre, ça permet de détendre l’esprit des gens, par rapport à un truc qui peut être anxiogène.

A l’inverse, est-ce que le fait de reprendre ces messages, qui sont sélectionnés et rendus drôles au fil de la chronique, ne minimise pas leur violence ?
C’est une question compliquée. Dans tout ce que je fais, sur Inter ou dans Quotidien, dans le Gorafi ou en spectacle, j’essaye d’apporter un peu de légèreté sur des sujets graves. J’essaye de ne pas prendre des commentaires qui soient juste haineux, il faut qu’ils aient une part de folie ou d’excès tellement ridicule que ça en devient drôle. Par contre je ne diffuse pas de commentaires qui sont juste racistes, misogynes, homophobes. Les vrais commentaires violents on ne les passe pas à l’antenne.

Est-ce que tu lis les commentaires de tes propres haters sous tes vidéos ?
Oui, j’aime bien. Déjà parce que ça ne me fait plus grand-chose, qu’ils soient positifs ou négatifs. Ça me fait toujours marrer.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
De toujours garder un degré d’amusement, de légèreté, cet esprit de cour de récré, peu importe où je travaille, le média et le projet.

***Portrait chinois***

Si tu étais un animal ?
Un guépard je crois. J’étais fan quand j’étais enfant. J’admirais ses capacités athlétiques

Si tu étais un homme politique ?
Donald Trump. J’adorerais savoir ce qui se passe dans sa tête pendant un an. Savoir comment il voit le monde, les gens, la famille, la France, les Mexicains.

Si tu étais un pays ?
L’Espagne, parce que c’est une belle culture, et je finirais par passer mon temps là-bas.

Si tu étais une chanson ?
Build me up buttercup de The foundations, elle me met toujours de bonne humeur. Je l’ai découverte dans Mary à tout prix

Si tu étais un meuble ?
Une table basse Ikea. J’en ai une devant les yeux. C’est la base d’une bonne existence en société. 

Pablo Mira dit des choses contre de l'argent
> Les 10, 17 et 24 juillet au Théâtre des Béliers à Avignon