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Vendredi 02 Août 2019

Bigflo et Oli : « Je pense que le rap sera encore mieux demain »

Loin du bling bling, des grosses bagnoles et des clichés du rap, les frères toulousains arpentent l’Hexagone sans relâche avec leur dernier album, La vie de rêve. Nous avons rencontré Oli, le cadet du duo, avant qu’ils ne viennent enflammer les scènes du sud. Interview décontractée.

Vous rappez depuis que vous avez 10 et 8 ans. Vous parliez de quoi dans vos chansons à l’époque ?
De plein de choses. On était bizarrement presque plus engagés qu’aujourd’hui ! C’est peut-être aussi à cause de l’innocence que tu as quand t’es gamin. On racontait beaucoup d’histoires, et ça n’a pas trop changé au final, c’est toujours la recette Bigflo et Oli. Depuis le début, ce sont deux frères qui racontent leur quotidien, et celui d’autres personnes, en musique. Tout simplement.

Pas de chanson revendicative pour plus de frites à la cantine ?
Non, non (rires). Par chance on essayait déjà de raconter des trucs intéressants. Bon, quand je réécoute maintenant je rigole, mais je pensais que c’était intéressant à l’époque.

Bizarrement, malgré votre jeune âge il y a quelque chose d’old school dans votre manière d’écrire et de rapper, qui rappelle un peu I Am, Soprano. Ce sont vos références absolues ?
Oui, totalement. On a beaucoup écouté de rap, et du coup au début tu copies, tu te fais un peu influencer, puis après ton univers se mélange un peu avec celui des personnes avec qui tu grandis dans tes inspirations. Mais I Am, et l’École du micro d’argent c’était notre bible, on le connait par cœur. Ça vient de là notre côté à l’ancienne, dans le choix des prods, dans notre manière d’écrire. Mais nous ça nous flatte quand on nous dit ça.

Sur votre dernier album, on trouve un feat assez improbable avec Tryo. Pourquoi ce feat ? Vous chantiez l’hymne de nos campagnes au coin du feu ?
On était plus que fan de l’hymne de nos campagnes ! On était fan de l’entièreté des œuvres de Tryo et on l’est toujours. C’est un groupe qui nous a beaucoup influencé, on aimait beaucoup leur démarche, leur culture, et leur bienveillance à chaque fois qu’on les croisait en festival. On a pris des claques en les voyant en live, c’est des mecs qui ont des années et des années de scène. Ça a d’abord été une amitié, puis on a transformé ça en musique. On était en train d’écrire un morceau sur la situation un peu triste du monde, des guerres, des problèmes écolo. On s’est dit que ça pouvait être super marrant, et super ironique de faire chanter Tryo là-dessus. Sur ce morceau ils nous disent : « arrêtez de nous déprimer, on a envie de faire la fête, faites comme nous fermez les yeux ». C’était hyper naturel et je garde un super souvenir de cette séance.

Dans votre album, vous répondez aux critiques, des autres rappeurs notamment, avec les titres comme « c’est que du rap », ou « Nous aussi 2 ». Quel regard vous portez sur le monde du rap aujourd’hui ?
Un regard assez positif, quand même. Parfois ça manque d’univers différents, on est souvent dans le même registre. Beaucoup sont dans des textes un peu vulgaires, un peu crus. Ça fait du bien, parfois, mais je regrette peut-être un peu le manque de diversité. Même si les barrières tombent de plus en plus et le rap commence à s’ouvrir, même dans la musicalité, dans les influences, les instruments, les mélodies, les textes… Ça commence à changer, et je pense que le rap sera encore mieux demain.

Vous remplissez les stades et les Zéniths, vous enchaînez les tournées. Comment est-ce que vous gérez la pression ? Comment est-ce que vous vous projetez dans l’avenir ?
La pression, on ne l’a pas tant que ça quand on fait des tournées. Les concerts, ce sont les moments où on est les plus heureux, les plus détendus. C’est plutôt en studio qu’on n’est pas bien et qu’on se remet en question. Après, on apprend à gérer la fatigue, parce que c’est vrai que ça va faire quatre ans qu’on fait concert sur concert, mais c’est un plaisir. C’est la partie colonie de vacances de notre métier. Pour ce qui est du futur, on a un peu peur. On aimerait durer. Dans la musique parfois ça vient et ça repart très vite, les modes et les publics changent assez rapidement. Dans un futur un peu lointain on va essayer de se retirer pour reprendre de l’inspiration et revivre des choses un minimum normales, et ensuite refaire un 4e album en essayant de surprendre encore plus.

Soprano nous disait que vous aviez frappé à la porte de son studio quand vous étiez ado. Est-ce que des jeunes rappeurs vous ont également sollicité ?
Oh, le salaud ! Mais c’est vrai que c’est une belle histoire. On avait fait Toulouse-Marseille pour aller lui donner notre maquette. Sopra n’était pas là mais on nous avait ouvert, et au final il l’a écouté. Aujourd’hui, on partage souvent la scène avec lui, et c’est devenu vraiment un ami. Et bien sûr, quand tu as connu ça tu as envie de tendre la main et de donner des coups de pouce aux autres. On est en train de mettre en place un label qu’on va ouvrir très prochainement, et il y a déjà plusieurs artistes qu’on est en train de produire. Y a les Berywam, un groupe de beatbox qu’on a beaucoup vu en première partie, et y a un rappeur qui s’appelle L au carré qui est en train de faire son petit buzz sur internet, et qu’on est en train de prendre sous notre aile.

On vous retrouvera à Martigues au Summer Festiv’halles…
Oui, trop cool. C’est une région qu’on connait très bien, tout le Sud-Est.  Notre père est arrivé en France dans cette région, on y a passé beaucoup de temps et on est toujours content quand on y revient, y a tous les amis. Autour d’Aubagne, Marseille, Cuges-les-Pins. Quand on était au Dôme, mon père a chialé sur scène en repensant à ces années de sans-papiers à Marseille, à OK Corral à galérer, donc c’est assez symbolique. C’est beau de voir que les enfants d’un immigré argentin remplissent des salles. En plus, le rap marseillais c’est quelque chose qui nous a influencé depuis le début. Ça nous a montré qu’on pouvait réussir sans forcément être de Paris.

Paris, ce n’est pas possible ?
Pour vivre ? Ah non, non, vraiment pas. On a vraiment du mal avec cette ville. C’est trop à part, trop différent du reste de la France, du coup non. On est très bien à Toulouse, très très bien !

QUIZ

 Si tu étais un animal ?
Un loup. En meute, parce que j’aime bien être entouré de notre équipe, de nos amis.

Un plat ?
Les empanadas de ma famille, quand on va en Argentine. Ça me rappelle mon enfance.

Un meuble ?
Une table de chevet. La lumière est souvent allumée, y a plein de trucs dessus. Comme je ne dors pas beaucoup ça correspond bien à mon insomnie.

Un instrument de musique ?
Logiquement la trompette, parce que j’en joue depuis petit, ça m’a fait rentrer dans l’univers de la musique, ça m’a amené à plein de choses et ça m’a fait du bien à tous les niveaux.

Un personnage de série ?
Dernièrement je serais le professeur dans la Casa de Papel ! ça a l’air un peu prétentieux mais Flo et moi on aime bien tout calculer, réfléchir, faire des plans.

Une chanson de l’album La vie de Rêve ?
Je dirais Maman. Je suis hyper fier de ce morceau. Contrairement à ce qu’on peut croire ce n’est pas qu’un morceau qui parle d’amour, un peu niais. On y raconte aussi les soucis qu’on peut avoir dans une famille, et à quel point l’amour peut parfois être compliqué et maladroit.