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Jeudi 19 Mars 2020

Thérapie Taxi : « C'est difficile de ne pas prendre la grosse tête ! »

Après un premier album certifié disque de diamant et une nomination aux Victoires de la Musique, le groupe Thérapie Taxi signe son grand retour. Avec Cadavre exquis, les cinq comparses restent fidèles à ce qui a bâti leurs succès en mêlant une attitude très rock à un esprit « bobo parisien » revendiqué. Nous avons profité de leur passage à Marseille pour en savoir plus sur ce groupe atypique.

Le groupe Thérapie Taxi est né à la suite de votre rencontre, Adélaïde et Raphaël. Comment s’est-elle déroulée et que vous êtes-vous dit ?

Adélaïde Chabannes : On s’est rencontré pour la première fois il y a huit ans. J’avais posté une annonce sur EasyZic, un réseau social pour musiciens, en disant que je cherchais quelqu’un pour créer un groupe de musique. Raphaël y a répondu, on s’est rencontré et ça l’a tout de suite fait.
Raphaël : Je me souviens très bien de notre rencontre à Paris. J’étais allé la retrouver à la station Pigalle, elle avait les cheveux très longs à l’époque et semblait beaucoup moins sévère qu’aujourd’hui ! (Rires) Elle m’a joué un morceau de Moriarty tandis que je lui ai jouée une de mes propres compositions. Je me souviens que j’ai tout de suite aimé sa voix, mais je suis incapable de me rappeler ce qu’on s’est dit exactement.
Adélaïde : Je crois que je n’avais pas beaucoup parlé. Vu ma grande éloquence et mon assurance, la discussion avait dû être vraiment sympa… (Rires)

Votre dernier album s’ouvre avec Egotrip, une chanson dans laquelle vous revenez avec humour sur le succès de votre premier album et la notoriété qu’il vous a donnée. Mais est-ce si simple de ne pas se la raconter après avoir sorti un album qui a cartonné ?

Adélaïde : Très honnêtement, ça n’est pas évident du tout. Jouer les stars, c’est clairement une forme de facilité ! C’est tellement plus simple d’envoyer chier tout le monde que de répondre poliment aux sollicitations qui nous sont faites.
Raphaël : En effet, ça n’est pas facile du tout ! Et on sait de quoi on parle puisqu’il y a eu des moments où on a clairement pris la grosse tête. Comprendre que rien est acquis, rester humble et distancié du succès n’est pas donné à tout le monde : c’est une chose à laquelle il faut faire attention tous les jours au risque de sombrer dans la facilité dont parle Adélaïde. Le seul qui ne risque rien dans le groupe, c’est Vincent car c’est un mec génial ! (Rires)

 

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Originellement, le groupe s’appelait Milky Way. Pourquoi l’avoir rebaptisé Thérapie Taxi en 2016 et d’où vient ce nom ?

Raphaël : Rétrospectivement, Milky Way c’était vraiment nul… C’était un nom en anglais, ça n’allait pas du tout.
Adélaïde : Et puis, c’était aussi le nom d’une barre chocolatée qui nous volait la vedette sur Internet. En faisant une recherche dans Google, je me suis aperçu qu’on commençait à apparaître uniquement à partir de la quarantième page. Il valait mieux être pragmatique et carrément changer de nom. Mea culpa parce que c’était mon idée…
Raphaël : C’est pour ça qu’on a trouvé un autre nom à la con. Thérapie Taxi, c’est venu tout seul, un peu comme une envie de pisser. J’avais noté plusieurs mots sur des bouts de papiers, puis on a tenté plein d’associations différentes. À la fin de cette séance de « brainstorming », on a jugé que les deux allaient bien ensemble. Les premiers retours étaient assez négatifs, mais on a dit aux gens d’aller se faire foutre et on a gardé ça.

Ilan et Vincent vous ont officiellement rejoint cet été, ce qui porte le groupe à cinq membres. Comment faites-vous pour composer et écrire vos chansons à plusieurs ?

Ilan : On ne compose jamais à cinq. On a essayé au début, mais c’est impossible car tout le monde a des avis différents. Donc on laisse Adélaïde et Raphaël faire une ébauche de texte qui va ensuite passer entre les mains de Renaud, Vincent ou moi. Derrière, on propose plusieurs pistes musicales. Les chansons se composent petit à petit, et si chacun des titres est chapoté par un membre du groupe en particulier, on essaie de se nourrir des opinions des autres.

Dans vos sons, vous êtes à la croisée du rock, de la pop et du rap. C’était une volonté de mélanger les genres ? Comment vous vous définiriez sur le plan musical ?

Raphaël : À la base, on voulait faire de la samba mais on a un peu foiré notre coup. (Rires)
Adélaïde : Au tout début, on faisait de la musique folk. Puis, au fil du temps et des projets qui avancent, la guitare folk est restée mais tout le reste a disparu. Ça s’est transformé en pop assez vite. Puis on a intégré pas mal de guitare électrique qui a donné un côté rock, et on s’est rapproché du rap au niveau de l’écriture. Il y a aussi les concerts qui donnent une direction vers laquelle aller : on a vite constaté qu’on adorait faire des morceaux très rock sur scène, donc on en a mis aussi dans l’album. 

Sur Facebook, Raphaël s’est exprimé publiquement pour dire que, politiquement, seuls les écologistes trouvaient grâce à ses yeux. Cet « engagement politique » va-t-il influencer certaines de vos chansons à l’avenir ?

Raphaël : Je ne cache pas mes opinions et, en réalité, elles transparaissent déjà dans le dernier album. La chanson L’équilibre contient des paroles qui sont très claires à ce sujet. « La Terre ne nourrit plus les hommes en son sein », « l’avenir est au point mort pour les gens sensés » ou « le marché sans visage nous a corrompu » sont autant d’extraits qui explicitent sans détour ce que je pense.

« En tournée, il vaut mieux mettre
son petit confort de côté »

Si vous n’aviez pas réussi dans la musique, qu’auriez-vous fait dans la vie ?

Raphaël : Je pense que j’aurais repris des études de sciences de l’éducation pour faire CPE. J’ai longtemps été pion dans un collège et j’ai un ami qui a pris cette voie-là, donc je pense que j’aurais fait exactement comme lui.
Adélaïde : Je ne sais pas du tout ! Je n’ai pas eu à me poser la question, donc je n’en ai vraiment aucune idée…
Ilan : J’aurais probablement fini agent immobilier, comme tous les gens un peu paumés qui ne désespèrent pas de se faire de la thune. (Rires)
Renaud : J’ai bien peur que je n’aurais rien fait et que j’aurais fini à la rue.
Vincent : Et moi, j’étais plutôt doué en maths, donc peut-être scientifique ou chercheur. 

Vous entamez une nouvelle tournée bientpôt. C’est comment la vie en tournée au sein du groupe ? Ça vous soude ou vous finissez par ne plus pouvoir vous supporter ?

Raphaël : Clairement, ça nous rapproche ! Quand on part en tournée, on a vraiment le sentiment de partir en colo. C’est un peu « roots », mais on vit des trucs de dingue sur scène et en dehors.
Adélaïde : Quand on se retrouve sur la route, à quinze dans un camion, il vaut mieux être solidaires et mettre son petit confort de côté ! Mais à chaque fin de tournée, on est dans le même esprit que lorsqu’on allait assister à des festochs sur plusieurs jours. T’es crevé parce que tu dors très peu, tu te sens sale et transpirant, tu n’as qu’une envie c’est de rentrer chez toi et de prendre une bonne douche. Mais une fois que tu es effectivement rentré, que tu es lavé et allongé sur ton lit, tu te sens seul et triste... Donc il faut profiter à fond !

Propos recueillis par Yohan Cecere
Photo : Romain Rigal

Portrait chinois

Si le groupe Thérapie Taxi était un fruit ?
Un fruit de la passion. Ou un citron, parce que c’est bon mais ça pique.

S’il était un instrument de musique ?
Une guitare électrique.

S’il était un moyen transport ?
Un skate ou une planche de surf.

S’il était une insulte ?
Enculé de ta race ! Fils de pute, c’est aussi agréable à dire mais c’est pas cool d’insulter les mamans.

S’il était l’un des sept péchés capitaux ?
La curiosité… Ah, ce n’est pas un péché capital ? (Rires) Alors, on va dire la gourmandise !