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Mardi 23 Juin 2015

Akhenaton : retour solo

Concerts Culture Festivals Guest Hip Hop Interview

Leader du groupe I AM, Akhenaton a signé en novembre dernier son cinquième album solo, Je suis en vie. Avant de se lancer à corps perdu dans les tournées, il a pris quelques minutes pour parler à Magma de son dernier album, de ses collaborations, mais aussi de sa ville et des polémiques qui entourent parfois ses projets.

Vous n'avez eu que quelques mois pour composer cet album, comment ça s'est passé ?
C'était assez marrant parce que je n'étais pas dans l'optique de faire un album, et Def Jam m'a proposé d'en faire un, mais la seule possibilité de sortie était en fin d'année. Ça voulait dire tout composer en 4 ou 5 mois ! Donc dans un premier temps j'ai dit non, et puis mon entourage m'a dit qu'à 20 piges j'aurais dit oui tout de suite, ils m'ont beaucoup charrié. Alors je l'ai fait en composant sur la route, dans les bus, dans les trains, parfois dans les loges avant de monter sur scène avec I AM ! J'ai toujours un petit carnet où je note des idées, des thèmes, parfois des figures rythmiques, ça m'a bien aidé.

Dans cet album, la chanson « souris encore » m'a beaucoup plu. Elle parle de votre fille, de sa vie, de ses amours et de sa place dans la société. Être père a changé votre regard sur la condition féminine ?
Étant élevé par ma mère, militante féministe et communiste, j'ai évolué dans cette atmosphère. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si je reprends Aragon : « la femme est l'avenir de l'homme », c'est ma mère qui me l'a fait découvrir. Les injustices envers les femmes sont toujours d'actualité, le sexisme et le machisme sont encore très présents dans notre société...

Notamment dans le milieu du hip hop... ?
Pas nécessairement dans le hip-hop, mais plutôt dans les quartiers populaires autour du monde, en Afrique, en Amérique du sud, en Europe. La condition féminine a surtout évolué dans les classes moyennes. Le hip hop reprend les codes de la société, il ne les crée pas. Il est à l'image de ce que la société reflète. La téléréalité est beaucoup plus sexiste que le rap, mais le rap reprend les codes de cette télévision. Dans ces émissions, je suis gêné pour ces gamines, triste pour elles.

Sur cet album, vous avez beaucoup collaboré avec Sébastien Darmani, mais aussi avec Surik'n et Faf Larage. Même en solo, vos amis sont toujours dans les parages ?
Mon histoire dans le rap, c'est une histoire d'amitié et de partage. On ne se force pas à faire les choses ensemble, c'est vraiment naturel. Quand je fais un album, je cherche juste le bon morceau, donc parfois je l'ai trouvé avec Seb, parfois avec Faf... ça reflète bien l'état d'esprit originel de cette culture, où on fait les choses en groupe. En plus en ayant grandi avec I AM, c'est encore plus exacerbé. L'essentiel de ma vie professionnelle je l'ai passée avec mes amis du groupe.

Quoi de prévu pour les prochains mois ? Des concerts avec I AM, ou en solo ?
Y a un peu des deux. D'ailleurs avoir deux spectacles de deux heures en tête, la somme de texte à retenir est énorme ! Pour l'été on tourne en France, en Suisse et au Canada, on se pose un peu au mois d'août et on ré-attaque en septembre avec des dates en Asie. A la fin de l'année on fera une tournée Africaine, avec 8 pays dont l'Afrique du sud.

Dans une interview vous avez déclaré « Marseille, c'est un peu le New-York raté ». Pourquoi ?
Marseille a raté un virage. Économiquement, à l'époque, la ville rivalisait avec Londres et New-York. Ce qui me rend triste c'est de voir le potentiel de cette ville, esthétique, géographique, avec une très grande surface, et de voir ce qui se passe. Y a un peu de mieux actuellement mais on a un tel retard culturel. Il faut rééduquer les marseillais à sortir, à bouger, à se rencontrer. Marseille c'est « je veux être Barcelone avant 21h, et Barcelonnette après 21h ». Les gens veulent une ville dynamique, mais dès qu'il y a un peu de musique, un peu de bruit, ils se plaignent.

Si vous pouviez changer une chose dans cette ville, ce serait quoi ?
Ce serait réduire les différences Nord-Sud. Il y a des poches dans le sud parmi les plus riches de France, et des poches dans le Nord qui sont les plus pauvres de France. On a des grosses disparités, même esthétiques. En tant qu'enfant du nord de Marseille, quand je vais dans le sud j'ai l'impression d'être en vacances ! Ce serait bien de réaménager le nord pour le rendre un peu plus beau, un peu plus vert, plus convivial. Peut être que la solution serait le réaménagement du port de Marseille, pour faire renaître la partie nord, pour ensuite harmoniser, notamment au niveau des transports, le nord et le sud.

Votre collaboration avec Coca-Cola, qui était un projet très riche, artistiquement et dans sa démarche caritative, a pourtant été très critiquée, ça vous a refroidi ?
Pas du tout. Les polémiques se créent sur tout et n'importe quoi. Si on regarde ce qui se passe sur internet, c'est tous les jours une nouvelle polémique. Ça a ouvert la porte au peuple français, qui a toujours quelque chose à dire sur tout. Les gens veulent faire la révolution, et ils se focalisent sur des vieux symboles comme Coca. Ils tapent des commentaires sur leurs ordinateurs au Lithium, avec les mains pleines de gras de KFC... Au lieu de s'attaquer aux vraies causes, ils préfèrent rester sur l'idée que Coca-Cola c'est le méchant. Mais dans la vie les méchants et les gentils ne portent pas forcément les costumes du méchant ou du gentil. C'est beaucoup plus compliqué que ça.

 

 

 

 --- QUIZ ---

Quand vous ne composez pas, vous écoutez quoi ?
De la soul. Curtis Mayfield en particulier.

La collaboration que vous ne pourriez pas refuser ?
Il y en a plusieurs, mais ce serait sûrement Rakim, parce qu'il m'a vraiment donné envie de rapper.

Le morceau honteux que vous écoutez en cachette ?
Aucun. Je suis assez difficile, j'écoute que des choses qui me correspondent, et jamais de variété.

Votre livre de chevet ?
Celui qui m'a inspiré cet album : La Pierre et le Sabre et La Parfaite Lumière. C'est une biographie romancée de la vie du samouraï Miyamoto Musashi.