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Mardi 06 Décembre 2016

Wax Tailor : road trip hop

Wax Tailor c’est 10 ans de carrière, 5 albums, plus de 600 concerts donnés dans 50 pays… Et un passage au Silo à Marseille ! Dans sa loge, on a parlé d’Amérique en regardant passer les paquebots. Il nous a raconté sa carrière, son dernier album, sa démarche d’artiste indépendant. Et c’était bien.

Cet album c’est un road trip à travers une Amérique fantasmée. Ça t’évoque quoi le pays de l’Oncle Sam ?
Je crois que c’est un road trip à travers une Amérique fantasmée de gamin, tout ce que avec quoi j’ai pu grandir, de la musique au cinéma, aux séries. Toutes ces choses qui font qu’on a un rapport particulier à l’Amérique. C’est une culture monopolistique, on l’accepte ou on la rejette mais elle est là. La particularité des États-Unis c’est que c’est un décor de cinéma à ciel ouvert. À force de voir tout le temps des paysages ou des situations ça nous semble familier. L’Amérique fantasmée c’est des petites madeleines de Proust, avec des trucs pas forcément très « quali » mais qui nous ramènent à l’enfance, des artistes, des réalisateurs, des musiciens.

Qu’est ce que tu aimes le plus, et qu’est ce que tu détestes le plus aux Etats-Unis ?
C’est la terre du contraste, ils sont capables du meilleur comme du pire. Un pays capable d’alterner Bush, Obama Trump… T’as déjà raconté quelque chose. Ce que j’aime le plus, c’est leur positivisme et leur capacité à faire face, toujours. Même dans l’excès, dans la caricature. Tu vois le 11 septembre, ils disent on va faire plus grand, plus beau, plus fort. Nous quand on est face à une problématique, on passe des heures, des journées à en parler, on se dit que c’est la fin du monde. Eux ils sont déjà en train de chercher des solutions. Malheureusement c’est aussi le reflet d’une autre réalité : là-bas c’est marche ou crève, chacun pour soi et dieu pour tous. Je pense que leur capacité à réagir vient aussi du fait qu’ils savent qu’ils n’ont rien à attendre de personne. C’est pas enviable, mais si on pouvait extirper juste un petit peu de cette capacité à réagir, et se dire qu’on est dans un pays fantastique, qui a des capacités, des forces, des qualités à n’en plus pouvoir, si on était conscients de ça je pense qu’on s’en porterait tous beaucoup mieux.

Est-ce que tu as eu des retours de tes fans américains sur l’album ? Ils en pensent quoi ?
Oui, j’ai eu des retours. C’est marrant parce que je n’y ai pas du tout pensé quand j’ai écrit l’album. Et une fois terminé je me suis dit : mais qu’est ce qu’ils vont penser du petit français qui parle des États-Unis ? Finalement le paradoxe c’est que pour nous l’Amérique c’est exotique, mais en fait pour eux aussi d’une certaine manière. Le territoire est tellement grand que quelqu’un qui habite à Boston quand on lui parle de l’Arizona déjà y a quelque chose de distancé.

Ils se reconnaissent dans le western spaghetti ou pas ?
Ouais ! C’est ça qui est marrant ! C’est cette capacité à vampiriser de l’inconscient avec de la musique. Un titre comme For the Worst c’est clairement un traumatisme Morriconien, et tout le monde s’est reconnu dedans, y compris les américains. Et c’est marrant parce que finalement ce qu’ils appellent le grand ouest c’est la vision projetée d’un petit compositeur italien qui n’a jamais accepté d’habiter aux US. Y a un va et vient complètement construit à partir de représentations. Donc après tout pourquoi pas proposer une vision des États-Unis par un petit français ! 

Une fois de plus tu as invité pas mal d’artistes sur ton album, dont Lee Fields. La classe. Ça s’est passé comment ?
J’ai une vraie défiance sur les projets à featuring, qui sonnent parfois un peu creux, avec des producteurs qui envoient 5, 6 instrus, sans qu’il y ait une cohérence artistique folle. Je me suis dit qu’un des gardes fous là dessus c’était de les impliquer. D’expliquer a chaque artiste ce que c’est la démarche de l’album. Avec Lee Fields j’avais déjà les chœurs, le titre et le sujet. J’ai pensé à lui parce que je voulais quelqu’un avec une grosse carrière, qui pouvait parler de la route comme une image de la vie, avec toutes les allégories qui vont avec.

Comment tu as adapté cet album au live ?
Il y a un paradoxe et une complémentarité entre ce que je peux faire en studio, qui est un travail de laborantin, où pendant des mois je fais ma petite cuisine, et le live. Quand tu termines l’album il faut le réécrire, avec des nuances. Il y a des titres que tu ne vas pas jouer parce que ça ne va pas marcher, des titres que tu vas secouer, d’autres qui paraissent pas évidents et qui finalement sont les plus cools à jouer parce qu’il prennent vachement de distance avec le disque. Et puis il y a l’idée d’aller chercher un répertoire aussi, parce qu’il ne faut pas faire l’impasse sur les morceaux des précédents albums. Donc on part avec une équipe, on est 17 sur la route, 9 sur scène, avec 4 musiciens… La grosse nouveauté c’est qu’il y a un batteur. Ça modifiait vraiment l’esthétique de la rythmique, donc on a fait un gros travail avec Yann, qui est percussionniste classique à la base. Il est arrivé avec des partitions, il a décrypté tous mes patterns rythmiques, et après on a regardé comment on pouvait récupérer les sons…  Grâce à cette belle équipe, on a pu proposer quelque chose de vraiment différent.

Quel regard tu portes sur la création musicale française ?
D’un côté y a Daft Punk, Air, Justice, Phoenix, Cassius, ces projets sont arrivés avec de grosses machines derrière. Ça ne veut pas dire que ce n’est pas qualitatif, je ne porte pas un jugement artistique. Mais c’est Deburetel qui est derrière, avec des grosses sorties internationales, un matraquage monumental. Nous on arrive avec des chemins de traverse, et des moyens d’indépendants. Il y a une vraie scène indépendante qui se structure aujourd’hui en France, qui pense que le monde est un village et qu’on peut faire plein de choses. Ça c’est plutôt cool. Et on a gagné une respectabilité et un intérêt de la part des acteurs internationaux. Y a 15 ans quand tu parlais de la France on te parlait de  gastronomie. J’ai même eu des discussions avec des anglais qui me disaient « quand on parlera bouffe on t’appellera ! ». Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Hebergeur d'image

Tu peux nous raconter ton tout premier concert ?
C’était… Je n’ose pas dire l’année ! J’étais tout jeune, en 91, il y a 25 ans… C’était complètement improvisé, je faisais du rap français à l’époque, et c’est parti comme un pari à la con. Il y avait une espèce de scène ouverte, alors on est monté, puis de fil en aiguille on nous a proposé d’autres trucs… Je pense qu’il faut avoir 14-15 ans et être complètement inconscient pour faire ce genre de truc : c’était nul. Absolument nul.

Et maintenant, quand tu te retournes sur ton parcours ?
Ah ben c’est toujours aussi nul ! Non, je suis passé par plusieurs phases. Entre 20 et 30 ans j’ai appris plein de choses, autant sur scène qu’en dehors de la scène, sur la structuration, l’indépendance. J’ai eu l’impression d’apprendre tous les métiers, de devenir une sorte de décathlonien, pas vraiment brillant en quoi que ce soit mais qui se débrouille en tout. Et du coup la naissance de Wax Tailor c’est le moment où j’ai eu l’impression d’arriver à « maturité ». Enfin, disons que je suis arrivé à un stade où je sais ce que je veux faire, après ça marche ou ça ne marche pas. 

 

***Quiz musique***

 

Ta BO de film préférée ? Bullit

La chanson que tu aimes, mais dont tu as un peu honte ? Crazy in Love de Beyoncé

L’album que tu emmènes sur une île déserte ? Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles

La collaboration que tu pourrais pas refuser ? Y en a plein… Jack White !