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Mercredi 11 Janvier 2017

Philippe Katerine se fait un film

Toujours là où ne l’attend pas, entre tubes électro, reprises de Carlos, Eurovision et dessins, Katerine fait ce qui lui chante. Loin des blockbusters, son nouvel album, Le Film, est plutôt cinéma d’auteur. Il commence avec le meurtre d’un hérisson, réaction de Katerine à la perte de son papa, qui comme le dit la chanson, « n’aimait pas les chanteurs qui chantent aigu, mais ne lui en voulait pas », et se termine par « Un moment parfait, tout nu dans l’eau, sur le dos ». Rencontre avec un drôle d’oiseau… ornitophobique.

Votre dernier album s’appelle Le Film. Vous pourriez nous faire son synopsis ?
Quoi vous dire ! C’est un type qui est complètement, mais alors complètement perdu au début et qui essaye de raconter des morceaux de lui même, et de ce qu’il y a autour de lui. C’est une photographie d’un moment. Là en l’occurrence, ce type a envie de rentrer chez lui, mais il ne sait plus trop où c’est, chez lui.

Depuis, vous avez le sentiment d’avoir retrouvé le chemin de la maison ?
Oui. J’avais déjà fait des disques avec d’autres gens, avec des sons que je ne connaissais pas, dans des endroits que je ne connaissais pas. Or là j’ai fait mon disque chez moi, dans l’idée de me retrouver. Bon, je n’ai pas tout fait tout seul, je l’ai fait avec Julien Baer, mais j’ai voulu un petit moment de sécurité. Ça arrive, même aux grands voyageurs.

Est-ce qu’il ne faut pas sortir de soi-même pour devenir le spectateur de son propre film ?
On en est l’acteur et le spectateur en même temps. C’est un peu étrange. On est la caméra subjective, mais on peut intervenir dans la pièce de théâtre qui se déroule sous nos yeux. C’est très déstabilisant. C’est tous les jours que ça se passe cette affaire. On ne sait jamais les dialogues à l’avance en plus. On ne sait pas du tout, même, quel sera le casting.

L’arrangement est plutôt sobre pour cet album : votre voix, un piano, des chœurs, mais aussi des sons (de nature, de voitures), qui viennent illustrer votre propos. C’est une manière de nous faire vivre l’histoire que vous racontez ?
Oui, les arrangements sont assez minimaux. Je voulais que ça reste quelqu’un dans une pièce, qui joue du piano, qui chante la chanson qu’il vient d’écrire, et de temps en temps il ouvre la fenêtre, ou il allume la radio, ou il y a des gens qui passent. ça donne une contrebasse ou une flûte, avec 5 ou 6 enfants qui passent. Il est chez lui, mais la porte est ouverte.



Dans une interview de votre mère, elle explique que vous avez chanté votre première chanson, enfant, à l’arrière de la voiture familiale. Dans cette chanson (“Il a peur de s’arrêter devant les pâtisseries… Il a peur peur peur.”) vous décrivez ce qui est en train d’arriver. Est-ce que c’est toujours comme ça que vous fonctionnez, en saisissant la poésie des petits moments de la vie ?
Oh, ça dépend. Mais ça m’arrive encore oui. Dans cet album il y a une chanson qui s’appelle L’automobile, et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Au moment où j’ai vu cette fille en vélo la mélodie est venue. Je l’ai vite enregistrée pour m’en souvenir. Ça c’est les chansons, comme on dit d’un dessin, « sur le motif », devant le modèle. Pour la composition, parfois c’est pareil : ça vient en même temps que ça se constate, que la vie se déroule. 

Comment cet album va-t-il être transposé sur scène ? Est-ce que vous jouez toujours vos « tubes » ? Ou d’autres morceaux de vos autres albums ?
Sur la scène on est deux, Dana Ciocarlie au piano, et moi. Elle vient du monde classique, c’est une rencontre un peu inédite, parce que c’est assez rare que ces deux mondes se croisent. D’ailleurs on a enregistré un disque qui s’appelle Katerine et Dana, et qui sortira prochainement. On mélange les chansons de ce dernier disque avec des plus anciennes. C’est une lecture très différente de ce qu’on connaît, parce que Luxor au piano, sans batterie, on est très loin de la version originale. Et heureusement d’ailleurs, parce qu’il n’y a rien de plus ennuyeux que d’essayer de refaire un disque sur scène.

Est-ce que le burlesque, la fantaisie, permettent de déguiser une certaine tristesse ?
Non il n’y a pas d’utilité, pas de préméditation, c’est comme ça. Il y a des choses que je fais sur scène et qui font rire les gens, mais je ne fais pas ça pour que ce soit marrant. Mais bon c’est comme ça, je ne m’en plains pas. Je ne suis pas un comique, et quand les gens rient au spectacle je suis le premier à m’en réjouir.



Vous êtes auteur-compositeur-interprète, acteur, réalisateur et écrivain. Y a-t-il quelque chose que Philippe Katerine ne peut pas faire ? Qu’est-ce que vous nous réservez pour la suite ?
Je préférerais dire que j’en sais rien, tout reste possible. Là je fais pas mal de sport en ce moment, c’est nouveau pour moi. ça me plaît, alors je pense que je vais tenter Roland Garros en juin prochain. On n’est pas à l’abri de gagner à 48 ans.

Vous avez une carrière impressionnante. Et aujourd’hui, il est question de donner votre nom à un rond-point de Thouars, c’est la consécration ?
Ben oui, moi j’ai rien demandé ! Mais ça part d’une bonne intention. Un rond-point, ça nait d’une rue, de toute façon. Parce qu’il paraît que grâce aux rond points, y a beaucoup moins d’accidents, ça permet de les éviter. C’est déjà un bon point pour le rond-point. Et puis c’est un endroit où on a plein de routes à choisir, on peut même faire demi-tour, on peut même tourner autour du rond-point toute sa vie. C’est un endroit de liberté quelque part.

Vous avez déjà laissé une trace permanente sur le corps de Poulpe dans les Recettes Pompettes. Est-ce que vous saviez qu’il allait se faire tatouer votre dessin ?
Ah non non non ! Je ne savais pas, sinon je n’aurai pas fait ça comme dessin ! J’aurai bien aimé le dessiner, lui. Parce qu’il a un visage étonnant, c’est un visage génial pour quelqu’un qui dessine. J’étais parti pour faire ça, mais il n’a pas voulu, il m’a dit « non non, autre chose ». Je me suis retrouvé à faire un poulet, je ne sais pas trop pourquoi. Quand je le croiserai je lui demanderai de me le montrer.

*** LE QUIZ ***

Si on faisait un film sur votre vie, qui jouerait votre rôle ?  Michael Lonsdale. Il est peut-être un peu vieux mais ça me plairait bien.

La personne ou la chose ou l’animal en qui vous aimeriez vous réincarner ? Un oiseau. Même si c’est ma phobie, je les déteste. Mais sûrement par jalousie, parce que je ne peux pas voler, comme le commun de mortels. Donc pour déjouer cette frustration je choisirai un oiseau, et j’irai à mon tour effrayer les gens phobique des oiseaux.

Le plus joli mot que vous ayez inventé ? J’aime bien utiliser des mots pour désigner des choses différentes. J’aime appeler les gens sandwich, ça devient des gendwichs. On peut y mettre ce qu’on veut à l’intérieur, c’est l’avantage.

Quelle est votre devise ? Tout est perdu d’avance. J’aime bien parce qu’on est toujours surpris en bien, il ne peut arriver que des bonnes choses.