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Mardi 14 Mars 2017

Mathieu Madénian va se faire voir

Mathieu Madénian est de la génération du Silence des Agneaux et de Top Gun. Et entre pilote d’avion et profiler, il a choisi : ce sera la criminologie. Et puis finalement, après avoir étudié le droit, écrit des spectacles, squatté le canapé de Drucker et noirci les colonnes de Charlie Hebdo, à quarante ans il fait le point dans son nouveau spectacle : État d’Urgence. Il nous a raconté ses dernières péripéties, de la scène à son duo avec Thomas VDB, sans oublier Allez tous vous faire enculer. Attention, cette interview comporte des mots non adaptés à un jeune public, merci de ne pas laisser ces pages à la portée des enfants.

Tu dis que ce spectacle c’est l’histoire de la vie d’un mec à 40 ans. Qu’est-ce qui a changé par rapport à ta vie de trentenaire ? 

Quand tu veux faire un prêt à la banque on te demande de faire une visite médicale pour savoir si tu vas pas crever, pour payer jusqu’à la fin de ta putain de vie. Avant on ne me mettait pas ça dans la gueule ! Maintenant on prévoit ma mort. Là tu te dis que le compte à rebours est lancé. Je fais 10 minutes là-dessus dans le spectacle, parce que je te jure pendant une semaine ça m’a bouleversé. 

Et qu’est-ce qui a changé en 4 ans, depuis ton dernier spectacle ?

Waw, plein de choses ! J’ai fait un spectacle qui a duré quatre ans, j’ai beaucoup tourné, je collabore à Charlie Hebdo, donc avec tout l’historique, j’ai vieilli, j’ai écrit un autre spectacle beaucoup plus perso… J’essaye de résumer en une heure et demie ce qu’il s’est passé en 4 ans, sans pour autant exclure les gens. Parce que le but du jeu c’est de les englober dans ce que tu racontes, sinon c’est une psychothérapie !

Le spectacle change tous les jours en fonction de l’actualité et du public. 

Je m’adapte un peu à l’actu, au lieu dans lequel je joue, à la salle. J’essaye de changer parce que je n’ai pas fait ce métier pour réciter un texte. Autant se faire peur, enfin même si tu risques rien à part un bide, mais autant jouer un petit truc chaque fois nouveau pour voir si t’es toujours marrant quand tu sors de l’autoroute. 

Est-ce que tu as des sujets de prédilection ? Tu te frottes les mains en regardant le JT ?

Ça va trop vite pour moi en ce moment ! Le problème c’est que quand tu cherches des trucs sur Fillon par exemple, tous les jours il me ringardise ce mec. J’ai écrit ça dans Charlie Hebdo cette semaine, il faudrait leur dire de se calmer pour qu’on ait le temps d’écrire des blagues qui ne soient pas démodées 2 ou 3 heures après avoir été écrites en fait. 

Justement en parlant de Charlie Hebdo, comment est-ce que ça a commencé ? Tu as envisagé d’arrêter suite aux attentats ?

J’étais pote avec Charb, moi. Ils avaient fait un numéro spécial De Funès et je leur avais écrit une carte postale. Et il a trouvé ça marrant donc il m’a proposé de lui écrire une carte toutes les semaines. J’ai pensé à arrêter suite aux attentats, mais un numéro est sorti juste après, donc tu te remets à écrire. C’est en s’arrêtant que ça devient problématique. Il faut rebondir après ça, et pour moi la meilleure façon de le faire c’était de continuer à écrire.  

Tout le monde en prend pour son grade dans ton spectacle. Est-ce que le public s’est déjà rebiffé ? Il y a eu des réactions imprévisibles ?  

Ils morflent moins que dans le premier parce que c’est plus sur moi, mais t’as des coups de gueule, t’es énervé sur des gens, que ce soit les végétariens, les banquiers, les gens qui mangent sans gluten, les radiologues, y en a un paquet ! J’ai écrit un livre là-dessus qui s’appelle Allez tous vous faire enculer où je dis à 900 personnes d’aller se faire enculer. Dont nous. 

Y a quelques réactions quand j’aborde le thème du Front National et mon historique, mais en général c’est toujours bienveillant, et on est toujours dans la discussion. Les gens qui payent pour venir me voir savent à quoi s’attendre. 

Hebergeur d'image

En parlant du livre Allez tous vous faire enculer : Tu y fais la liste des petits travers des gens qui t’agacent. Si tu devais en garder 3, ce serait quoi ? Y a-t-il des choses qui ne t’énervent pas ?  

C’est un livre qui paraît un peu léger, mais y a pas que ça. Enfin je ne dis pas que c’est de la grande  littérature, mais pour les gens qui l’achètent c’est une espèce de catharsis ! 

Après des trucs qui m’énervent y en a tous les jours en fait, c’est ça qui est génial. J’ai écrit le bouquin en juin, depuis on aurait pu écrire 4 autres livres ! Y a les gens qui me saoulent quand ils disent « au jour d’aujourd’hui », ces expressions à la con. Y a aussi les gens dans le train qui mettent leur pull sur le siège à côté alors que c’est ma place. Est-ce que le fait qu’il y ait leur pull annule mon billet de train ? C’est débile. Ou alors les gens qui appuient sur l’ascenseur alors que j’ai déjà appuyé. Ils pensent quoi ? Que je me mets devant et que j’attends que l’ascenseur me reconnaisse ? Après y a plein de choses qui m’énervent pas, mais je préfère parler de ce qui m’énerve. Les gens qui mettent des trucs gentils sur internet ne m’énervent pas, les gens qui mettent des trucs méchants je ne les comprends pas. Je n’ai déjà pas le temps de regarder tout ce que j’aime et y a des gens qui ont le temps de regarder ce qu’ils n’aiment pas, et d’aller devant leur ordinateur pour commenter. Putain ils ont du temps, ils ont de la chance. Je crois que je les envie en fait. 

On te connaît aussi pour tes pastilles avec Thomas VDB dans Actuality, où vous êtes tous les deux déchaînés. Quelle est la part d’impro ? La part d’apéro ? 

Y a beaucoup d’impro et beaucoup d’apéro. On tourne ça chez moi tous les lundis et c’est une récréation. On n’a pas l’impression de beaucoup bosser. On faisait déjà ça sur internet mais là ça fait des millions de vues, ça nous dépasse un peu. On est juste deux couillons qui réagissent sur l’actu, on est pas des donneurs de leçon, mais on essaye de mettre un peu de fond dans ce qu’on raconte. 

Quels sont tes projets pour la suite ? Du cinéma peut-être ?

Alors plein, mais ça reste des projets ! Dans l’immédiat, finir mon spectacle, je repars en tournée dans toute la France au mois de mai, et peut-être faire un truc sur scène avec Thomas VDB au Festival d’Avignon. 

Quiz :

La blague nulle qui te fait rire quand même ? Y a une blague con de mon père. C’est une grand-mère arménienne, sa petite fille, qui est vierge, vient la voir elle lui dit « ça y est, j’ai fait l’amour avec un homme. Mais ça fait mal ! Avant j’avais un trou du diamètre d’une pièce de vingt centimes, maintenant il fait la taille d’une pièce de 2 euros ! » et sa grand-mère lui répond « Tu ne vas pas nous casser les couilles pour 1 euro 80 ».  Voilà. Putain, papa. 

Ta comédie préférée ? Y en a plein. Annie Hall de Woody Allen, après des frères Farrelly, du Judd Apatow, même Les Bronzés ! Je suis assez éclectique. 

La personnalité politique qui t’amuse ? Là je perds mon sens de l’humour, c’est peut-être pour ça que j’arrive plus trop à trouver de blagues sur eux. Bon on a fait un truc sur Mélenchon, on avait inventé la machine à voter Mélenchon. C’est marrant qu’un mec qui se bat pour les droits des travailleurs crée un hologramme pour moins bosser !

Le sujet sur lequel tu ne feras jamais de blague ? Y en a pas, je m’interdis rien, mais c’est vrai que Charlie Hebdo j’ai du mal. J’ai des potes qui arrivent à les faire, et ils me font rire, mais moi je n’y arrive pas, parce qu’à la fin de la blague j’ai 12 copains qui meurent, donc c’est compliqué. 

 

Matthieu Madénian En État d’Urgence, le 29 avril au Silo à Marseille, le 19 mai à la Bourse du Travail à Lyon et le 25 mai au Palais de la Méditerranée à Nice.