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Mercredi 30 Janvier 2019

LOMEPAL : « s'abandonner, c'est comme une sorte de folie »

Il y a quelques années on découvrait Lomepal, un jeune rappeur en pleine ascension nombriliste, « né pour briller, pas pour rester sage ». Aujourd’hui on le retrouve avec Jeannine, un album hommage à sa grand-mère, où le rap se confond avec la chanson, et où l’égotrip a laissé place aux tripes.
La semaine dernière, tu as sorti ton nouvel album, Jeannine. Comment tu t’es remis au boulot après le succès de Flip, qui est double platine ?
J’ai voulu m’y mettre rapidement, même si je galérais de plus en plus pour l’écrire ! Je m’y suis mis sans savoir vraiment où j’allais, juste après la réédition de Flip. J’ai été poussé par mon management, qui a organisé une session à Rome, avec 5 beatmakers et musiciens. Ça m’a remis dedans, ça m’a excité de partir et d’être enfermé pour bosser.
 
Les titres de Jeannine sont très mélodieux, très chantés. Est-ce que tu as définitivement laissé le rap derrière toi ?
Non, pas du tout. D’ailleurs j’en fait encore sur les morceaux. Ma manière de chanter est influencée par le rap, dans ma façon de rimer, de placer les mots. Après, c’est sûr que faire juste du rap, ça ne m’intéresse plus. J’ai juste essayé de faire des bons morceaux, quelle que soit la technique.
 
Cet album est un hommage à ta grand-mère, Jeannine, qui était schizophrène. On y entend ta mère raconter des anecdotes. Est-ce qu’il y en a une qui t’a particulièrement marqué ?
Il y en a plein ! Elle m’en a raconté toute mon enfance. Par exemple, il y en a une qui me fait rire. Ma grand-mère se sentait persécutée, et du coup elle était persuadée que les gens dans la rue lui voulaient du mal. Alors elle se brodait des mots magiques un peu partout, et elle fabriquait des mixtures. Elle mettait de l’ail et de l’eau dans une bouteille, pour avoir un mélange très concentré. Dès que les gens arrivaient en face d’elle dans la rue elle buvait quelques gorgées et elle soufflait sur eux. Les gens reculaient parce que ça sentait hyper fort, et qu’ils avaient un peu peur. Elle trouvait que c’était vachement efficace, que c’était un pouvoir qui marchait bien.
 
Être artiste, passer d’Antoine à Lomepal, tu penses que c’est une forme de schizophrénie, ou plutôt de folie libératrice ?
Oui, il y a une part de ça. Il y a une part d’abandon dans l’art. Il faut parfois se laisser aller, même si comme moi, on a envie de tout contrôler. S’abandonner, c’est une sorte de folie. En tant qu’interprète, parfois j’arrive à quitter le monde réel, le temps d’un morceau, c’est un genre de schizophrénie, un moment où on n’a plus du tout les pieds sur terre. Mais ce n’est pas forcément lié au fait de passer de Lomepal à Antoine, parce que cette frontière, maintenant, est quasiment inexistante. Lomepal est simplement devenu le nom avec lequel je suis connu.
 
C’est un album très personnel, où tu parles de ton passé, de tes sentiments, de tes amis, de ta famille, quelle est la part de vrai et de faux ?
Ya pas de part de faux, en fait. Il y a des textes fictifs, métaphoriques, genre le morceau Le Vrai Moi, il part d’une idée fictive : l’histoire d’un drogué qui meurt dans les bras de sa copine. Biensûr, l’histoire est fictive, sinon je serais mort ! Mais je m’en sers pour raconter des émotions que je connais, qui sont vraies. Émotionnellement, cet album est 100 % vrai.
 
 
Sur cet album il y a des collaborations avec JeanJass, Roméo Elvis, Orelsan, Philippe Katerine, qui sont des artistes très différents. Comment on fait converger les styles et les inspirations ?
Je ne sais pas trop. En fait, ce sont des gens que j’ai invité parce que je les imaginais sur des morceaux sur lesquels je travaillais déjà. Il n’y en a aucun à qui j’ai demandé de faire un morceau sans savoir déjà où je voulais aller. Ce sont des invitations prévues, donc c’est un peu du sur-mesure, je pense que c’est pour ça que ça semble cohérent.
 
Dans le titre Évidemment tu dis que chaque semaine tu couches avec des filles que tu ne connais pas, que tu ne t’intéresses qu’à leur physique. Tu t’es un peu grillé là, non ?
Ouais. En même temps, je n’ai même plus envie de mentir. Jamais. Je suis totalement transparent. Là je lâche une bombe, et puis on verra bien. Bon, c’est vrai que ce n’est pas très malin de ma part mais tant pis. De toute façon je vois encore des filles tout le temps, ça ne les ralentit pas pour autant. Mais c’était important de le dire franchement, parce que quelque part ça me déprime de vivre comme ça. Je le fais quand même parce que ça reste une fenêtre vers un peu de liberté. C’est toujours une bouffée d’air de coucher avec une nouvelle fille, je ne sais pas pourquoi.
 
Plus sérieusement, tu as renoncé à trouver l’amour ?
Non, j’aimerais bien ! J’en parle dans le morceau qui s’appelle Dave Grohl : j’aimerais bien en trouver une qui ne me donne plus du tout envie d’aller en trouver une autre.
 
 
Tu t’apprêtes à repartir en tournée avec cet album, comment tu le sens ?
Bien ! C’est cool, j’ai une bonne équipe avec moi, on est en train de travailler pour tout mettre en place. On prépare le terrain, même si on a déjà l’expérience de Flip, avec la même équipe, qui a un peu grossi. Je propose des idées, et on me dit si c’est possible ou pas. Je pense que ça va être super.
 
Tu crois que ce sera un public différent ?
Non je ne pense pas, j’ai l’impression de le consolider, plutôt, avec cet album. En tout cas, c’est la sensation que j’ai avec les premiers retours de l’album. Je ne pense pas que les gens qui ont adoré Flip vont détester celui-là.
 
Quand tu vois ton public en folie, quel regard tu portes sur ce chemin parcouru ?
Ça fait bizarre. J’ai eu des moments tellement difficiles, des moments où j’avais du mal à remplir des toutes petites salles, et où c’était très dur pour mon égo, parce que j’avais beaucoup d’ambition et une grande estime de moi-même. J’ai travaillé dur, et maintenant quand je vois ce qui m’arrive aujourd’hui, il y a une sensation de soulagement, et en même temps une petite déprime de l’avoir atteint. Mais la chaleur des gens et l’énergie qu’ils me renvoient ne me laisse pas le temps de déprimer !
 

> LE QUIZ 

Le dernier groupe que tu as vu en concert ?
Agar Agar. J’adore ce groupe.
 
Le dernier morceau que tu as ajouté à ta playlist ?
Sundress de A$AP Rocky. J’aime beaucoup ce titre avec Tame Impala.
 
La collaboration de tes rêves, si tout était possible ?
Je suis un immense fan de Julian Casablancas, je le trouve très inspirant. Après, je ne sais pas si c’est intéressant de faire quelque chose avec quelqu’un que tu imites un peu ? Sinon, A$AP Rocky, qui est quelqu’un de très libre, de très ouvert d’esprit. Qui sait, ça l’intéresserait peut-être !
 

> En scène

Lomepal sera en concert le 8/02 au Dôme de Marseille et le 14/02 à la Halle Tony Garnier de Lyon.