Fermer

La newsletter Magma

Votre dose de bonne humeur (contagieuse)
Partage et augmente tes chances de gagner !

Titre

Date

Description

* Gagnants désignés par tirage au sort.
** Attention, l'email renseigné sera utilisé pour informer les gagnants du jeu.
Fermer
Fermer

C'est votre établissement ?

Pour modifier vos informations,
identifiez-vous :

Pas encore de compte ?
Inscrivez-vous GRATUITEMENT :

* Champs obligatoires

Bénéficiez d'une visibilité optimale Bénéficiez d'une visibilité optimale Bénéficiez d'une visibilité optimale

Je souhaite être rappelé par un conseiller

Fermer Formascope

Pour modifier vos informations,
identifiez-vous :

Mardi 12 Mars 2019

Voyou, "j'ai juste envie de faire des trucs qui m'amusent"

Alors qu'il vient de sortir son tout premier album Les bruits de la ville, Thibault Vanhooland aka Voyou était à Marseille en vue du concert qu'il donnera au Makeda le 16 mars prochain. On s'est assis avec lui autour d'une tasse de thé bien chaude, pour parler de son parcours, de cinéma et bien sûr de musique !
Si on te connait sous le nom de Voyou depuis environ 1 an, ta carrière dans la musique débute bien plus tôt, tu as notamment fait partie de Rhum for Pauline, d'Elephanz ou de Pégase, qu'est-ce que tu gardes de tous ces projets, de ces années passées en groupe ?
C'est avec ces groupes là que j'ai appris mon métier. Les répétitions, les concerts, les interviews, ça a été un peu comme des années d'études pour moi. Il y a beaucoup de chanteurs et de chanteuses contemporain(e)s qui n'ont pas eu cette chance et qui se retrouvent à être balancés sur scène alors qu'ils n'ont fait que 5 concerts dans toute leur vie. Tu sens que pour eux c'est dur, et qu'il faudra du temps avant qu'ils puissent conceptualiser un show qui soit vraiment chouette. Après il y en a qui sont ultra doués et qui arrivent à le faire dès le premier coup, mais je pense que moi j'avais besoin de me rassurer en regardant d'autres personnes. Et puis comme j'étais bassiste, personne ne me regardait ! Pendant 10 ans j'ai vraiment pu faire tout ce que je voulais sur scène.
 
Maintenant tu traces ta route en solo, qu'est-ce que ça change pour toi ?
Quand j’ai lancé le projet, j'étais dans une période où je quittais justement ces 10 années de travail en groupe. Ça devenait des batailles d'égo, on cérébralisait tout ce qu’on faisait, on ne se faisait plus confiance... j'avais l’impression de ne pas pouvoir être libre dans mon processus de création. Faire des chansons seul dans ma chambre, ça m'a reconnecté avec le plaisir premier de faire de la musique, comme un ado devant un ordinateur ou devant des instruments de musique et peu importe ce que tu produis tant que ça te fait kiffer, c'est cool !
 
Du coup Voyou c'est totalement free, tu fais ce que tu veux ?
Oui, et je pense que ça s'entend dans l'album. Il n'y a pas un morceau qui ressemble à l'autre. Ça me fait chier de faire des morceaux qui se ressemblent, je n’ai pas envie de me limiter à un style ou faire de la musique qui rentrerait dans les cases d'une radio ou d'une télé, j'ai juste envie de faire des trucs qui m'amusent ! Et le fait est que ça prend parce que par chance il y a des gens que ça amuse aussi.
 
 
Tu es passé par différents univers musicaux, on le disait, rock, pop, électro, Voyou c'est un peu tout ça ? 
Il y a des morceaux de Voyou que j'ai esquissé en tournée avec les groupes, ce sont des gens avec qui j’ai appris à faire de la musique, donc il y a forcément des traces de ça. Pégase, par exemple, m'a appris l'importance de chaque son, la texture, les arrangements, la nécessité de peaufiner ton morceau. Avec Elephanz, qui est un groupe plus mainstream, plus radio, j'ai appris le sens de la mélodie accrocheuse, de la structure hyper efficace. Puis avec Rhum for Pauline, qui est le groupe avec lequel je suis resté le plus longtemps, j'ai appris le sens du travail, le fait de ne rien laisser au hasard. On passait des journées entières en répétition, on répétait 3 fois par semaine et j'ai compris qu'être musicien ce n’était pas un fantasme mais un vrai travail. 
 
Quand on écoute ta musique, et particulièrement ton album les bruits de la ville, on a l'impression d'un voyage presque cinématographique avec des personnages, des décors où chaque morceau est une nouvelle histoire... comment tu choisis les thèmes que tu abordes ?
Ça dépend des moments, il y a des morceaux dont le thème peut venir de la musique. Je vais beaucoup écouter le morceau et tout le décor auditif que j'ai créé va me souffler, petit à petit, un décor visuel puis une histoire. Le cinéma m’a beaucoup inspiré. Un film va me toucher quand je trouve qu'il y a une vraie synergie qui se crée entre le personnage, le décor dans lequel il évolue et l'histoire ou la non histoire que ce personnage va vivre. Ça fait appel à des émotions, à une réflexion, je pense qu'inconsciemment j'essaie de recréer ce truc-là.
Et j'accorde beaucoup d'importance à la discussion. Lorsque que je parle à des gens, et que je me rends compte qu'il y a des sujets qui reviennent, ça me donne envie d'écrire des morceaux qui parlent de ça. Je me dis que si ça me préoccupe et que ça préoccupe plein de gens autour de moi c'est que finalement ça doit préoccuper un peu tout le monde.
Après il y a toujours une dimension égoïste dans le fait d'écrire un morceau parce que t'écris aussi pour te faire du bien, pour avancer, pour apprendre, pour traiter d'un truc qui te tient à cœur et qui finalement te perturbe un peu à l'intérieur. 
 
Un film à nous recommander ?
Un de mes films de chevet de ces dernières années, français, c'est La fille du 14 juillet, un film d'Antonin Peretjatko que j'ai regardé, je pense, une petite dizaine de fois. Dans ce film, l'histoire est au troisième ou quatrième plan, ce qui est beau c'est de voir ces personnages évoluer. Il me ramène aussi au cinéma de Blier, Tavernier ou même Pialat, un cinéma des années 70 où régnait un esprit de liberté énorme, où t'avais l'impression que les personnages aussi étaient libres. Aujourd'hui on parle beaucoup plus des choses qui angoissent les gens que des choses qui les rendent libres. Moi je suis hyper heureux de faire le métier que je fais, et avec le label que j'ai, parce que je peux créer ma propre temporalité et évoluer dans ma vie à la vitesse que je veux. Ça me fait beaucoup de bien, ça me permet d'être heureux et de me sentir libre.
 
 
Dans plusieurs interviews, tu dis apprécier d'amener ton intimité sur scène, comment ça se matérialise ?
Pendant très longtemps j'étais tout seul sur scène avec des trucs que j'avais bricolé dans ma piaule. Au départ, j’avais une espèce de structure qui faisait de la lumière, puis dans la formule d'après, il y avait des écrans sur lesquels je diffusais des animations ou des petites vidéos que je faisais avec les moyens du bord. Là je fais mon premier concert à Marseille en groupe, et même si j’ai des musiciens, il y a une scénographie que j'ai dessiné. Elle correspond à un truc qui me rassure, qui fait me sentir bien et dans lequel j’avais envie d'inviter les gens.
 
Donc là pour ton concert à Marseille, c'est la première fois que tu vas tester ta nouvelle formule ? 
Je l’ai testée en sortie de résidence à Nantes une fois, mais le travail n'était pas complètement fini. Là, On va le jouer dans sa première forme pour un public.
 
Dans tes interviews, tu dis également t'identifier aux mouvements musicaux marginaux, que c'est souvent ça qui t'a attiré dans la musique, mais ton travail avec Voyou pour le coup s'inscrit parfaitement dans la mouvance du moment. Comment tu te positionnes, toi, par rapport à cette nouvelle scène française (Pirouette, Cléa Vincent, ou même Fishbach ou Clara Luciani) ?
Je pense qu'il y a une vraie différence entre la musique que j'écoute, qui m'attire, et la musique que je fais. Dans la musique que j'écoute et notamment quand c’est de la musique un peu revendicatrice, ce que j'aime ce sont les sentiments et l'énergie qui en ressortent, mais à côté de ça, je ne pourrai pas faire de la musique punk, parce que je ne suis pas un punk. En fait j'ai besoin de sentir qu’il y a une vraie réalité entre ce que la personne raconte et ce qu'elle est. Il y a plein de projets que je ne peux pas écouter justement parce que je sens qu'il y a un trop grand écart, ça me bloque complètement.
Cléa Vincent, qui est une très bonne amie a moi, fait partie de cette génération de fille, avec Fishback ou Juliette Armanet, qui ont recréé, selon moi, la variété française. Elles ont redit à tout le monde : ok en fait c'est cool on peut faire de la variété, c'est plus un gros mot ou un truc ringard ! Je les remercie vraiment très fort parce que ça a ouvert la voie, et permis à des mecs de faire la même chose. Il y avait déjà des gars qui faisaient ça mais de manière plus trash, plus indé comme La Femme, Bagarre ou Flavien Berger, mais elles, elles sont arrivées avec de la variet' quoi ! 
 
Voyou ça vient de démarrer, c'est ton premier album, comment tu te vois évoluer ? Est-ce que tu as des rêves, des projets, des envies ?
Je préfère ne pas me poser ces questions-là ! Mais j'ai très hâte de voir où je vais aller, comment va se développer ma musique. J’ai envie de continuer à explorer plein de genres différents, à m'amuser et surtout ne pas me poser de trop questions sur ce que les gens attendent de moi. Je suis assez excité à l'idée de pouvoir écrire d'autres morceaux en laissant derrière moi ces morceaux-là. C’est un travail qui se termine avec la sortie de l'album et j'ai envie de faire autres chose, de partir dans d'autres univers, de m’amuser un petit peu quoi !
 
 

LE QUIZ :

 
La chanson qui te fait pleurer ? 
Il y en a quelques-uns des morceaux qui me font pleurer, il y en a un qui s'appelle In a sentimental mood de John Coltrane et Duke Ellington.
 
Celle que tu aurais aimé composer ? 
 
Celle qui te donne envie de t’enfuir les cheveux au vent ? 
 
La dernière chanson ajoutée à ta playlist ? 
 
Celle que tu chantes sous la douche ? 
J’aime bien chanter Bowie, Space Oddity sous la douche ça marche bien je trouve !
 
Le dernier groupe que tu as vu en concert ?
 
La collaboration de tes rêves, si tout était possible ?
Si tout était possible Miles Davis, mais il est mort ! Sinon ça m’intéresserait de bosser avec un mec comme Quincy Jones par exemple.