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Jeudi 14 Mars 2019

La face cachée de Gringe

Pour le grand public, Gringe, c’est ce mec cool avec qui on a envie de chiller sur un canapé. Inénarrable acolyte d’Orelsan, il a aussi crevé l’écran dans Les Chatouilles, et prochainement dans Damien veut changer le monde. Aujourd’hui, après 38 ans de gestation, il nous livre son premier album, Enfant Lune. Rencontre.
Ta mère était comédienne, et ton père, directeur de scène nationale. Qu’est-ce que ce contexte familial t’a apporté ?
Certainement une forme d’ouverture d’esprit et le goût des arts vivants, de la musique. J’allais voir les comédiens sur scène quand mon père travaillait à Confluences à côté de Cergy, il avait initié les Nuits de l’humour. Il y avait tous les grands de l’époque, Raymond Devos, Guy Bedos, Les Inconnus... Ma mère, qui n’était plus comédienne depuis un moment, nous a fait écouter beaucoup de musique. J’ai baigné dans un univers assez dense, qui a fait mon ADN d’artiste, en tout cas qui y a participé.
 
On t’a vu récemment dans le film Les Chatouilles, et bientôt dans Damien veut changer le monde. C’était une évidence pour toi de te tourner vers le cinéma ?
Pas du tout. C’est comme pour la musique, je me suis vachement laissé faire. Le rap c’était en suivant mon pote, et ça a abouti sur un projet tout seul. Ce n’était pas une vocation. J’ai toujours aimé le cinéma, beaucoup plus que le rap d’ailleurs, c’est marrant. C’est sur le tournage de Comment c’est loin que j’ai eu un déclic : j’ai ressenti le plaisir d’être là, de jouer, de raconter une histoire. C’était beaucoup plus évident que derrière un micro.
 

 

On t’avait déjà vu sur le canapé de Bloqués, dans le rôle de ce mec un peu nonchalant.À quel point ce personnage te ressemble ?
À 100 % ! Évidemment, dans Bloqués, le cynisme et la bêtise des deux sont exacerbés, mais on s’appuie sur des traits de caractère qui sont en nous. Pendant la vingtaine on était quand même cons comme ces deux-là ! D’ailleurs, que ce soit dans les albums des Casseurs ou pour mon album, j’ai du mal à raconter les choses à la troisième personne.
 
Tu as collaboré pendant des années avec Orelsan, aujourd’hui à 38 ans tu sors ton premier album, Enfant Lune. Tu tournes une page ?
J’ouvre une page personnelle en tout cas. J’ai toujours été dans le collectif, ça a été un moteur pour moi, et une facilité, de prendre part aux projets initiés par les potes. Mon cheminement depuis 10 ans fait que j’ai suffisamment acquis de maturité pour raconter quelque chose de personnel, avec les mots justes, le recul nécessaire. Après, rien n’est jamais figé, je ne sais pas si je reviendrais à un truc de groupe. Pour l’instant j’ai envie de défendre mon album sur scène.
 
Quelles étaient tes intentions lorsque tu as entamé la composition de cet album ?
Ça a été très nébuleux pendant 4 ou 5 mois, parce que je ne savais pas par où commencer. J’avais des morceaux très « casseurs flowteurs » dans l’esprit, des trucs très légers, très égo trip. Mais ce n’était rien de personnel, ça n’apportait aucune surprise, aucune nuance par rapport à ce que j’avais fait avec Orel. J’avais en tête un morceau sur la maladie de mon frère (la schizophrénie, ndlr), et le morceau Pièces Détachées. C’étaient les deux pierres angulaires du projet, qui m’ont fait décider de me débarrasser du superflu pour faire quelquechose de très personnel. J’avais besoin d’élaguer pour aller à l’essentiel, avec KarmaParadis noir, et aborder des thèmes peu courants dans le rap, comme la perversion narcissique ou la drogue. Si c’était à refaire, je ne garderais que les morceaux forts et je ferais un maxi.
 

 

C’est un album plutôt sombre, qui tranche avec l’image que l’on pouvait avoir de toi. Tu y abordes des sujets difficiles, très introspectifs, en mêlant rap et pop. Tu appréhendais les retours du public ?
Je pense que ce qui m’anime c’est l’envie, le besoin d’être honnête, d’abord vis-à-vis de moi. Quand j’initie un projet comme ça je suis en apnée, donc je ne me pose pas trop de questions. Quand l’album est sorti je me suis rendu compte que par rapport à la visibilité que m’avait offert les Casseurs et Orelsan, je n’ai pas transformé l’essai. Je n’ai pas fait disque d’or, j’ai des chiffres assez modestes, donc il y a une grande partie des fans des Casseurs qui n’ont pas adhéré à l’univers, qui ont trouvé ce projet trop sombre, qui ont perdu le personnage de bande-dessinée, cynique et provoquant qu’ils aimaient bien. Par contre les gens qui ont bien reçu l’album ont vraiment été touchés par les morceaux. Donc je me dis que c’est cool, la musique c’est vraiment un vecteur d’émotions, qui crée des ponts entre les gens. C’est un pari réussi parce qu’il y a des gens que ça aide au quotidien, sur la schizophrénie, sur le délire abandonnique, des parents absents. Je vois bien qu’il y a un côté libérateur.
 
Tu vas pas mal tourner avec cet album, notamment à Marseille le 16 mars dans le cadre du festival « Avec le temps ». Comment tu le sens ?
Pour l’instant je ne réalise pas trop. Ce qui était confortable en groupe, c’était de pouvoir me reposer sur d’autres personnes. Là, j’ai tout un truc à défendre tout seul. Bon, même si je ne suis pas seul, j’ai quand même Dj Pone, qui a 20 ans de métier avec moi ! Mais je n’ai aucune idée de comment ça va se passer. Je suppose que les gens qui vont se déplacer pour venir écouter cet album en live sont ceux qui ont été touchés. J’imagine une communion. Je ne sais pas ! En tout cas, j’ai hâte d’y être.
 
C’est à Marseille, que tu as rencontré Léa Castel, qui a joué le rôle de DA sur l’album.
Elle a tout apporté à cet album. J’avais fait un travail de rappeur basique. Elle m’a apporté la dimension chanson, de la profondeur musicale, des techniques de chant, elle m’a aidé à construire les morceaux, avec des producteurs plus aguerris, des musiciens. Et puis elle, son regard critique, son oreille. Sans elle, des morceaux comme Scanner ou Pièces détachées seraient beaucoup moins aboutis. Je lui dois mon salut.
 

 

Qu’est-ce que tu nous prépares pour la suite ?
Je tourne dans un long métrage, une comédie, fin août, et aussi un court en mai. Et puis la tournée bien sûr, qu’on va essayer d’emmener le plus loin possible.
 

LE QUIZ :

 
Si tu étais un animal ?
Un paresseux.
 
Si tu étais un plat ?
Un bœuf Lôc Lac, avec l’œuf. C’est ce que je mange le plus depuis que je me suis installé près du quartier chinois.
 
Si tu étais un personnage de dessin animé ?
Je dirais, dans Minus et Cortex, le grand débile. Je suis du genre à demander à ceux qui m’entourent s’ils veulent conquérir le monde, et à partir en éclaireur faire de la merde.
 
Si tu étais un meuble ?
Une armoire à glace, je fais beaucoup de musculation ! Non, je rigole. Je serais un pouf, un truc tout mou sur lequel on s’assoie. Un truc confortable, mais qui peut faire mal au cul si on y reste trop longtemps.
 
Si tu étais un jeu vidéo ?
Y en a un seul qui m’a traumatisé, c’était The Last of Us. C’était dark à mort, c’est mon côté gothique.