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Ma vie à Akron : « Avec les Américains, tout fonctionne au mérite » Lundi 30 Mars 2020

Ma vie à Akron : « Avec les Américains, tout fonctionne au mérite »

Durant l’année de césure qui a précédé son entrée en M2, Augustin est allé étudier pendant six mois à Akron, dans le Nord-Est des États-Unis. Loin du strass des grandes métropoles, il nous raconte son séjour dans une ville américaine de taille moyenne.

Pourquoi avoir choisi d’étudier à Akron ?
Dans le cadre de mes études, je devais valider au moins 4 mois d’expérience à l’étranger. Je souhaite travailler dans le monde du sport, et il se trouve que l’université d’Akron est une vraie référence en la matière. Elle dispense de nombreux cours sur l’économie et l’administration du sport, la gestion et l’organisation des grands événements sportifs… Et puis, j’avais déjà eu l’occasion de visiter certaines grandes villes des États-Unis donc je voulais savoir ce que c’était de vivre dans une ville de « seulement » 200.000 habitants. Ces six mois ont complètement changé mon regard sur ce pays.

Comment s’est passée ton arrivée ?
J’ai débarqué là-bas au mois de janvier. Et les conditions météorologiques sont très rudes à cette période ! Généralement, les températures oscillent entre -20°C et 5°C, mais peu de temps après mon arrivée, la région a été frappée par une vague de froid historique : il a fait jusqu’à -32°C ! C’était tellement hors du commun que l’université a été fermée plusieurs jours.

Tu vivais où ?
J’étais en collocation avec deux autres Américains, dans un appartement situé sur le campus. Vivre au quotidien avec eux m’a permis de prendre conscience de la différence entre nos modes de vie respectifs. Chez eux, par exemple, la journée n’est pas du tout séquencée par les repas : ils mangent uniquement quand ils ont faim, à n’importe quelle heure de la journée. De plus, ils ne cuisinent pas et s’approvisionnent essentiellement dans des fast-food. Ils arrivent à rester en bonne santé parce qu’ils compensent avec beaucoup de sport – il n’est pas rare que certains en fassent jusqu’à 20 heures par semaine. Mais ce mode de vie devient dévastateur dès lors qu’ils quittent le monde universitaire car ils n’ont plus aussi facilement accès aux infrastructures sportives et parce qu’ils doivent se consacrer exclusivement à leur vie professionnelle.

En dehors de tes colocataires, tu as rencontré d’autres Américains ?
Oui, notamment grâce aux clubs de sport. À mon arrivée, j’ai intégré le club de tennis de table d’Ackron qui est réputé pour avoir un niveau très élevé, et j’y ai rencontré des gens hyper accueillants avec lesquels j’ai passé le plus clair de mon temps durant le semestre.

Tu as senti une différence de mentalité ?
Chez eux, tout fonctionne au mérite. Cet état d’esprit se matérialise par une réelle implication dans les études ou dans le sport. Autre chose qui tranche avec la France : les étudiants ont un immense respect pour leurs professeurs. Il faut savoir que ces derniers sont notés par leurs élèves à chaque fin de semestre, et que ces notes peuvent conditionner la pérennité de leurs enseignements. Cette situation les pousse à être très à l’écoute et à rendre leurs cours le plus passionnant possible. Les mauvais profs ne font donc jamais de vieux os et il ne reste que les meilleurs, raison pour laquelle ils imposent naturellement le respect à leurs étudiants.

Comment sont perçus les Français là-bas ?
On est vraiment vu comme un peuple contestataire. J’étais à Akron en plein mouvement des Gilets Jaunes et certains Américains regardaient ça avec un regard assez admiratif. Les médias français ont beaucoup répété que ce mouvement dégradait l’image du pays à l’étranger, mais pas du tout ! Tous les Américains avec lesquels j’ai discuté étaient globalement épatés et regrettaient qu’eux-mêmes se laissent imposer les décisions politiques de leurs dirigeants sans jamais rien dire.

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