Les jeunes sont-ils réellement moins exposés au coronavirus ?

Depuis le début de la propagation du COVID-19, il apparaît que les malades les plus gravement menacés par le virus sont les personnes âgées ou en mauvaise santé. Malgré tout, les plus jeunes ne sont pas totalement épargnés…

C’est un « privilège de l’âge » dont ils se seraient bien passés… Comme l’ont démontré plusieurs études chinoises ainsi qu’un rapport de l’OMS, les individus de plus de 60 ans sont ceux que le coronavirus menace le plus. À l’instar des personnes ayant du diabète, de l’hypertension, des fragilités cardiovasculaires ou un cancer, les personnes âgées présentent ainsi un risque plus élevé de dégénérescence de la maladie pouvant conduire au décès. Ce constat empirique a récemment été confirmé par le Centre chinois du contrôle des maladies qui, après avoir passé au crible plus de 45.000 cas de contamination, a rendu publics les chiffres suivants. La probabilité de décès est de :
- 14,8% chez les plus de 80 ans,
- 8% chez les 70-79 ans,
- 3,6% chez les 60-69 ans,
- 1,3% chez les 50-59 ans,
- 0,4% chez les 40-49 ans,
- 0,2% chez les 10-39 ans.
À noter qu’aucun décès n’a été constaté chez les moins de 10 ans ; c’est d’ailleurs la seule bonne nouvelle dans le contexte sanitaire actuel.

Bientôt une deuxième vague ?

S’ils sont moins exposés, les jeunes ne sont donc pas totalement épargnés par le coronavirus. La vidéo d’un Américain ayant dû être hospitalisé alors qu’il n’était âgé que de 32 ans a largement été relayée sur les réseaux sociaux, faisant prendre conscience que les cas graves n’étaient pas le monopole de nos aînés. Lors de son « Adresse aux Français » du 12 mars dernier, Emmanuel Macron avait d’ailleurs mis en garde la jeune population. Après avoir rappelé les risques qui planaient sur les personnes âgées, il avait insisté sur l’importance « de se préparer à une possible deuxième vague qui touchera un peu plus tard, en nombre beaucoup plus réduit, des personnes plus jeunes ».

Cette notion de « deuxième vague », qui avait interpelé beaucoup de monde sur les réseaux sociaux, s’explique également à la lumière du rapport produit par l’OMS. Si le coronavirus peut dégénérer de manière foudroyante chez les patients âgés ou déjà malades, celui-ci se montre plus pernicieux à l’endroit des jeunes adultes. En effet, les complications sévères apparaissent plus tardivement, entre 7 et 19 jours après la manifestation des premiers symptômes. C’est souvent le même cas de figure qui se présente alors : le système immunitaire s’emballe à cause d’une défaillance des cytokines, les cellules qui servent de signal au système immunitaire pour combattre la maladie. Cette défaillance conduit à une surproduction de défenses immunitaires qui peut s’avérer létale. Les plus jeunes doivent donc absolument respecter les consignes sanitaires sans se complaire dans l’idée fausse que le virus ne les menace pas directement.