Love on the beat

Nous avons mis plus de 6 mois pour trouver l'artiste avec lequel nous souhaitons, à notre manière, célébrer l'amour pour l'ouverture de MP2018.
6 mois de recherche, de contacts, de fausses pistes pour finalement trouvé, par l'intermédiaire d'une journaliste de Ventilo, Denis Lucas, qui se cachait bien au fond du village de Peyrolles en Provence.
Et un coup de téléphone, nous avons su qu'on pouvait faire quelque chose ensemble. Quand nous avons découvert son travail autour des corps, tout s'est mis en place. Et en un mois, nous avons bouclé lieu, date, oeuvres présentées, titre de l'expo, scénographie, com, etc...
Trop tard et trop vite pour MP018, nous ne sommes pas dans le programme, nous ne sommes pas labellisés et encore moins financé. Tant pis, mais nous avons surtout le sentiment de respecter l'esprit plutôt que la lettre.
Et aujourd'hui, Marseille 3013 est très heureux de présenter l'exposition LOVE ON THE BEAT, première rétrospective de Denis Lucas, qui va réunir pour la première fois dessins, photos et sculptures.
Et pour parler de son travail, nous préférons laisser la parole à Robert Pujade, historien et critique de la photographie, membre permanent des Rencontres internationales de la photographie d'Arles
"Pour son exposition de Marseille en 2018, Denis Lucas a choisi de montrer – plutôt qu’une rétrospective de son œuvre sculptée – une confrontation de ses photographies et dessins avec des sculptures récentes. Cette mise en perspective de son propre regard avec sa pratique du trait et ses assemblages de matières minérales est très éclairante sur le projet esthétique qui parcourt l’ensemble de son œuvre.
Dans ses anciennes œuvres de sculpture, le travail de stéréotomie consistait à mettre en évidence des fissures dans la roche, à délimiter ainsi des zones où la matière semblait de soi s’acheminer vers la forme. Dans les œuvres récentes, des pierres de volumes différents sont juxtaposées dans la figure réduite d’un cairn, maintenue par l’entrecroisement d’un cordage. Malgré ce changement de pratique, l’idée reste pourtant la même : figer dans une structure durable les délinéaments d’une matière brute aperçus lors d’un infime instant. Cet élan qui transforme une aperception fugitive, éphémère, en une représentation durante a conduit tout uniment Denis Lucas à prolonger sa recherche créatrice avec la photographie.
Les prises de vue de Denis Lucas usent de cadrages serrés sur des nus enlacés et de plans rapprochés sur des corps modifiés par la pratique du Shibari. Ces techniques de visée lui permettent d’aller plus loin dans le rapport d’apparition et de disparition des formes dans la matière qui les supporte. Des relations fusionnelles entre les corps, la photographie retient dans un très léger flou l’évanescence des traits physiques des modèles : la sublime représentation d’un baiser entre deux femmes insiste sur cette désorganisation des visages à la limite de la liquéfaction. Les liens qui enserrent les corps ligotés ne défigurent rien, mais ils créent, comme dans les assemblages de pierres encordées, une figure nouvelle. La genèse et la dégénérescence des formes constituent les deux pôles entre lesquels se situent ces nombreuses photographies qui, en dépit de la présence forte des modèles, confinent à l’abstraction.
Pourtant, ce sont les dessins qui poussent au plus haut l’expérience sensible de l’abstraction. Ils sont réalisés selon une technique mixte : le trait de crayon, rehaussé par endroit de quelques glacis aux teintes atténuées de rouge ou de bleu, et le vide impressionnant du support papier. L’évolution libre de la ligne dirige son errance vers des courbes qui pourraient amorcer un buste de femme et se prolonge en des sinuosités et des méandres qui révèlent l’esquisse d’un paysage. Ce parcours du dessin, traversé par de rares couleurs à la détrempe, exprime de façon graphique et plastique les limites incertaines de la forme et de la matière, l’une semblant se perdre dans l’environnement l’autre pour resurgir dans une fugace apparition.
Tout cela s’exprime ici, à la manière d’une idée qui aurait trouvé dans l’œuvre sa réification splendide. La juxtaposition des diverses pratiques de Denis Lucas restitue fidèlement la hantise qui l’habite et rend son projet plus explicite que ne l’aurait fait une simple rétrospective. L’exposition déroule le fil directeur d’un cheminement qui s’accomplit dans l’ajustement du geste créateur aux exigences de sa vision."
Robert Pujade
VERNISSAGE VENDREDI 16 FEVRIER
19h
52 RUE DE LA REPUBLIQUE
Et comme nous ne faisons jamais les choses à moitié, le lendemain du vernissage, le samedi 17 février, nous organisons une soirée LOVE ON THE BEAT en plein milieu de l'expo. DRESS CODE : ROUGE
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Marseille3013, 52 rue de la république, 13002 Marseille
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