On y était : à l'expo Made In Algeria

En manque de vacances, d’exotisme, d’aventure ? Filez au MuCEM. C’est moins cher, c’est juste à côté et en plus c’est à ne pas rater. Du 20 janvier au 2 mai 2016, plongez-vous dans le passé avec l’Exposition temporaire « Made In Algeria, généalogie d’un territoire » organisée par le MuCEM en collaboration avec l’Institut national d’histoire de l’art et la Bibliothèque nationale de France. Magma a fait la visite pour vous, embarquez ! 

C'EST QUOI ?

Cartes, peintures, dessins, films, photographies et documents historiques ont inondé le musée Marseillais. 200 pièces rares sont exposées au public pour la première fois, parfois importées de l’étranger, parfois sorties de placards ou même de grands musées comme celui de Versailles. La ligne directive de l’exposition est d’explorer, de s’aventurer dans des cartes, peintures et tracés, pour y découvrir comment les hommes ont imagé le territoire Algérien. À l’époque où ni appareil photo ni caméra n’existaient, l’idée est de se plonger dans l’univers de la cartographie qui dépeint la mutation d’un territoire dont l’expansion et la colonisation française ont été le moteur.

Vigouroux et Ph.Caillat, Alger. Projet d'une nouvelle ville dressé et présenté le 20 janvier 1858 à Son Excellence monsieur le maréchal Randon, Alger, 1858.

ET C'EST BIEN ?

Même si elle l’évoque et l’utilise, la guerre d’Algérie n’est pas le sujet principal de l’expo. On traite ici de la représentation d’un pays et sa terre, de la fabrique coloniale d’un territoire. On y découvre entre autre que les Français dépeignaient l’Algérie sans frontières, qu’ils l’imaginaient vaste, parfois désertique et qu’ils n’avaient aucune idée d’où finissait le pays. C’est aussi l’idée que l’on retrouve dans l’impressionnante peinture de Siméon Fort : il y travaille l’immensité du pays et suggère même qu’il est illimité. 

Jean Antoine Siméon Fort, Vue générale de l'itinéraire suivi par la colonne expéditionnaire depuis Constantine jusqu'à Alger, octobre 1839.

 L’exposition suit un parcours historique bien précis depuis la colonisation par les Français en 1830. On y découvre donc l’évolution de la cartographie, mais aussi l’évolution de la vision des hommes du territoire lui-même. Impossible de s’ennuyer tant la visite devient ludique ! Ce n’est pas que des images, on retrouve aussi nombre de vidéos, de sons, de films retraçant là encore l’histoire des frontières et de la représentation de l’espace. Un espace d’abord imaginé, parfois dans l’erreur, puis construit et délimité plus tard. On pourrait voir cette exposition comme un puzzle. On la parcourt en quatre temps : « Vue de loin » : un territoire vu du large avant 1830, « Tracer le territoire » : de la conquête à la colonisation après 1830, « Capter l’Algérie » : de l’excès de l’imagerie à la fin de l’Algérie Française puis « Au plus près » : aperçus de l’Algérie après 1962. Au commencement, l’Algérie est un territoire dont les hommes ne savent pratiquement rien, il est très mal connu, puis petit à petit, au fil des cartes, il semble que l’on découvre avec eux un peu plus du pays, ils y ajoutent des espaces, en reconstruisent certains puis finissent par y poser les frontières. Chaque événement historique a son incidence sur l’utilisation de la cartographie, ainsi on peut la retracer en un seul coup d’œil aux tracés.

Prenez un ticket pour un voyage à travers le temps, les esprits et les maux d’autrefois.

Du 20 janvier au 2 mai 2016 au MuCEM, au 7 promenade Robert Laffont, 13002 Marseille. Soirée avant-première : mardi 19 janvier de 18h 30 à 22h.

Tarifs : de 5 à 9,50€

Plus d'informations sur http://www.mucem.org

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