Pete Doherty : l'ivresse du Rock

L’enfant terrible du rock anglais est de retour ! Après avoir été le leader des groupes The Libertines et des Babyshambles, Pete Doherty revient sur le devant de la scène avec son projet solo. Avec un deuxième album prévu pour bientôt, le rockeur était à l’Usine d’Istres samedi dernier, fidèle à lui-même, pour le meilleur et pour le pire.

Pete aime la France. Celui qui fût interdit de séjour à Londres en 2009 a composé son premier album solo Grace/Wastelands à Paris. 7 ans plus tard, il revient en jurant s’être débarrassé de ses vices : l’alcool et les drogues. Pour le deuxième concert au Bataclan post-attentat du 13 novembre, il a débuté son show par une reprise touchante de La Marseillaise, lançant idéalement sa tournée française. Attendu à Istres 4 ans après avoir annulé son concert sans raisons apparentes, le rockeur nonchalant, au flegme so british, est-il parvenu à faire vibrer une salle loin d’être à guichet fermé ?

En première partie, Jack Jones, le guitariste de Pete Doherty depuis seulement 2 semaines, s’est occupé de chauffer le public. Utilisant l’humour british à merveille, il a récité un vibrant poème sur la kétamine et ses doux effets. Pour preuve, un de ses amis en a pris tous les jours pendant deux ans, alors forcément il sait de quoi il parle… Après ce bref moment de solitude, Pete Doherty a décidé de débarquer sur scène sans crier gare, visiblement éméché.

Le temps a fait quelques dégâts sur le physique de l’ancien boyfriend de Kate Moss : un coup de vieux et quelques kilos en trop, mais après tout on s’en fout, on est là pour l’esprit rock et rien d’autre !

Pete attaque fort, aidé par deux guitaristes, un batteur, une violoniste et une pianiste, il réveille le public avec ses mimiques bien à lui : une marche militaire désinvolte, le trépied sur l’épaule et des déplacements de droite à gauche, forçant un membre du staff à le suivre à la trace pour éviter qu’il trébuche sur le fil du micro. Pour s’occuper entre les morceaux, Pete Doherty n’hésite pas à s’assoir sur scène et à se désaltérer : de la bière, du whisky ou de l’eau, à vous d’imaginer le contenu.

Ce qui devait arriver arriva, 30 minutes après le début du concert, Pete Doherty est complètement ivre, incapable de chanter correctement. Les frasques du rockeur peuvent débuter : le mythe est bien réel ! Avec une guitare qui n’est pas accordée et des paroles vagues, des rires commencent à jaillir dans la foule. La réaction de Pete ? Un doigt d’honneur plein d’élégance. Il décide ensuite d’échanger sa guitare contre celle de son guitariste en plein morceau, lui donnant au passage une leçon pour jouer de façon plus rock’ n’ roll. Un joyeux bordel commence à se mettre en place, il arrache le T-shirt du guitariste et balance une des guitares à gauche de la scène en direction de la table de mixage. Il jettera également deux fois le micro sur les spectateurs pendant le concert. Oui, le rock fait parfois des dégâts matériels.

Un éclair de génie arrive soudain avec la reprise de Don’t Look Back in Anger du groupe Oasis, le public profite de ce moment pour se lâcher. Moment malheureusement de courte durée avec les pauses répétitives de l’artiste pour reprendre ses esprits. Il quitte la scène durant 5 minutes, prétextant un mal de dos, forçant les musiciens à occuper le vide.

Mais c’est quand on croit que le rock est mort qu’il jaillit subitement pour reprendre le dessus sur nos émotions. Pete revient sur scène, déterminé à sauver son concert. La foule, consciente de cela, l’encourage avec des cris venants du coeur. Dans son état d’ivresse, une certaine sincérité se dégage à travers son nouveau titre The Whole World is Our Playground. Il remercie le public et quitte à nouveau la scène, complètement HS ? C’est mal connaitre le bonhomme qui revient quelques instants plus tard pour deux nouveaux titres dont celui qui résume parfaitement son état d’esprit : Fuck Forever !

Un véritable électron libre qui reviendra une troisième et dernière fois sur scène, alors qu’une bonne partie des spectateurs a déjà quitté la salle, concluant son show par un duo rempli d’émotions avec la violoniste. Cette semaine Pete Doherty conclut sa tournée française avec des dates à Clermont Ferrand, Lyon, Caen et Nantes. Pete aura-t-il appris de son passage à Istres ? Aller le voir, c’est prendre le risque d’un nouveau dérapage, mais aussi d’un concert inoubliable. Quand la débauche se mêle à l’illumination : c’est ça le Rock !

En bonus, le nouveau morceau de Pete Doherty. Tout beau tout frais :