Piers Faccini et Yelli Yelli

Piers Faccini convie la chanteuse d’origine kabyle Yelli Yelli (dont il a produit le premier album) à le rejoindre sur scène. Ensemble, à la croisée des chemins, ils tressent des ballades folk sur des madrigaux mauresques, amoureux et guerriers.

Piers Faccini a fait un rêve : de Bagdad à Palerme, au milieu d’une mer aride, il y avait une île. Un rocher de poussière et son royaume qui ouvrent des portes bordées d’orangers. La nuit, ils forment des lanternes, de la Calabre jusqu’aux Pouilles. Longeant les murs, un homme, avec sa guitare folk et sa viole d’amour, arpente un pavé devenu palimpseste, des cartes byzantines disparaissent sous ses pas tandis que des écritures grecques, arabes et italiennes se réveillent sur le riff d’un blues touareg…

« I dreamed an Island », le dernier album de Piers Faccini, s’écoute comme on déplie un parchemin qui tracerait les contours d’une Méditerranée médiévale et imaginaire. Le songwriter italo-anglais porte les traces de cette généalogie métissée, chrétienne, juive et arabe. Un londonien qui viendrait de Fez pour échouer en Sicile ; un messager qui joue et chante, dans plusieurs langues, sur les vestiges d’un temps où l’on prônait la tolérance et le brassage des cultes tandis qu’à la cour on parlait autant l’arabe, l’hébreu et le grec que la langue d’oïl.
« I dreamed an Island » est une odyssée au cours de laquelle le chanteur-compositeur recompose la polyphonie des soufis, une utopie composée de fables qui chantent ce que nous sommes, des femmes et des hommes d’Orient et d’Occident, les héritiers d’un Royaume riche et pacifié où musique et poésie embrassaient toutes les croyances.

La Criée
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