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Mardi 09 Juin 2020

Que deviennent nos crottes ?

Que deviennent nos crottes ?

Ce dernier cassoulet n'était-il pas délicieux ? Après l'avoir longuement digéré, vous vous dirigez tout droit vers votre trône pour alléger votre intestin grêle. Une fois la chasse d'eau tirée, vous oubliez immédiatement le bel étron que vous avez libéré, mais pour lui, ce n'est que le début du voyage.

Étape 1 : les égouts

L'eau de la chasse part directement dans les égouts, sous nos pieds. Un lieu qui peut aussi bien accueillir les eaux usées de nos foyers que la pluie, notamment dans les villes les plus anciennes. Les réseaux construits à partir des années 70 permettent de séparer les deux, car les eaux pluvieuses demandent moins de traitement.

Étape 2 : la chambre à sable

Après avoir sillonnées les égouts, nos selles arrivent dans une chambre à sable, un bassin où le sable reste au fond et les autres déchets flottent. Puis elles passent l'étape du dégrillage : une grille remonte tout ce qui dépasse jusqu'à une benne. On y trouve tous les déchets des égouts, que ce soit des animaux morts, des poignées de cheveux ou même des lingettes. La quantité de lingettes retrouvée est telle que c'est comme si chaque Français en jetait 34 kg par an.

Lorsqu'il pleut abondamment, une partie des eaux usées peut être stockée dans des bassins d'orage. Soit elles sont conservées un temps avant de partir en station d'épuration, soit elles partent directement dans la nature. Cependant, la loi française interdit le rejet de plus de 5% des eaux usées dans la nature. Mais au niveau de la planète, c'est 80% des eaux usées qui sont évacuées directement sans être traitées.

Étape 3 : la station d'épuration

Puis, nos fèces continuent tranquillement, mais défigurées, leur bonhomme de chemin vers la station d'épuration. Sur place, votre crotte passe par des cuves pour se faire gentiment dévorée par différentes bactéries. Plus tard, votre très cher colombin finira par retrouver un semblant de forme en se transformant en phosphore et nitrates.

Étape 4 : le clarificateur

Après cette transformation, il se dirige vers un clarificateur, le bassin où le caca décante une ultime fois. La matière solide se pose au fond, tandis, qu'à la surface, de l'eau purifiée voit enfin le jour. Après cette étape, c'est la libération : l'eau purifiée peut retrouver celle des étendues d'eau naturelles. Mais rassurez-vous, d'un point de vue chimique, l'eau nouvellement relâchée est plus propre que celle qui se trouve déjà dans nos fleuves.

Étape 5 : la boue

La matière qui se trouvait au fond du clarificateur est ensuite raclée puis envoyée dans un bassin couvert. Cette masse, appelée "boue", n'a rien de très sexy. C'est simplement tout ce qui restait de sale. Mais le voyage de nos excréments n'est toujours pas terminé. Ils subissent ensuite un "chaulage". Imaginez votre crotte s'entraîner à la centrifugeuse telle un astronaute. C'est exactement la même chose pour cette boue, mais dont le seul but est d'en extraire le maximum d'eau. Le résultat de cette expérience finit mélangé à de la chaux afin d'éliminer les derniers éléments pathogènes. Finalement, nos déjections n'ont plus rien à voir avec ce qu'elles étaient lorsqu'elles ont quitté notre corps. Elles n'ont ni la même odeur ni la même forme, et encore moins la même composition chimique.

Étape 6 : la réutilisation

Après avoir subie toutes ces étapes, notre matière fécale peut avoir une seconde vie. Elle peut être utilisée comme engrais naturel, mais de nombreux agriculteurs continuent tout de même à privilégier leur version industrielle, inodore et blanche. L'épandage des boues est tout de même restreint car elles concentrent une quantité relativement importante d'azote. À trop fortes doses, elles peuvent perturber l'équilibre naturel des sols. Mais ce n'est pas la seule réutilisation possible des eaux usées : en Suède, elles sont transformées en bio-méthane pour faire circuler les bus, et, au Japon, le scientifique Mitsuyuki Ikeda a pensé à créer un « caca-burger » en récupérant les protéines de nos déjections pour les mélanger à du soja.

Les 1 050 000 de tonnes d'excréments produits chaque jour dans le monde devraient donc trouver une seconde vie pour ne pas qu'on finisse, à terme, enlisé jusqu'au cou.

 

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