Mercredi 20 Mars 2019
Récap : L'Or du commun, Gringe et Columbine au Dock des Suds

Samedi 16 mars, l'Or du commun, Gringe et Columbine étaient réunis au Dock des Suds pour le festival Avec le temps. Si la majorité du public n'attendait que Columbine, de notre côté nous avions hâte de découvrir Gringe en solo. On vous fait un petit recap' de notre soirée sur la planète rap !
19h30, Dock des Suds. Nous voilà dans la longue file d'attente qui longe le hangar marseillais à attendre l'ouverture des portes parmi une foule jeune, voire très jeune, visiblement surexcitée et impatiente d'assister aux concerts. Une fois dans le bâtiment, on s'arrête au bar, puis une bière à la main on entre dans la salle du sucre prêts à recevoir notre triple dose de rap.
Et c'est la Belgique qui a donné le coup d'envoi du concert. Les trois rappeurs de l'Or du Commun ont débarqué tour à tour sur scène, déterminés à enjailler comme il se doit un public marseillais déjà bien chaud. Ils ont enchainé les morceaux avec énergie et fait vivre le concert en sollicitant le public pour différents exercices (cercle de pogo, jump chorégraphié et collectif...) plus ou moins concluants. Et c'est au moment de jouer leur titre le plus connu Apollo, que l'Or du Commun nous a fait une fausse joie : "un tonnerre d'applaudissement pour Roméo Elvis" (en duo sur ce morceau), emballement de la foule, aussitôt refroidie par le trio : "et non !" On y a cru, quelques secondes. Cette désillusion n'a pas empêché le public de reprendre en cœur les paroles ego-trip du titre : "ODC dans salon, ODC dans palace, ODC dans ballon, ODC dans galaxiie..." Le trio bruxellois a chauffé la salle, nous étions prêts pour la suite des festivités.
Pour sa première grosse scène en solo, Gringe était accompagné de DJ Pone. Mais entre L'Or du Commun et Columbine, qui appartiennent à la nouvelle génération, Gringe, qui approche de la quarantaine, fait figure d'ancien du rap-game. Si les textes à vifs du rappeur et la sincérité de sa prestation nous ont convaincu, il a eu un peu plus de mal à emporter la jeunesse marseillaise. Après quelques titres, le rappeur qui sentait le public peu réceptif s'est adressé à la foule "on a un peu plombé l'ambiance non ?" c'est sûr qu'avec son album introspectif, Enfant Lune (dont il nous parle en interview ici), qui aborde des thèmes comme la paternité ou la famille, on est assez loin du délire festif des deux autres groupes. Au milieu du concert, Gringe disparait de la scène pendant 5 bonnes minutes pour laisser place à un surprenant break techno, stroboscopes et basses à fond (trop à fond ?), qui a fini de perdre le public qui ne s'attendait visiblement pas à ça. L'atmosphère s'est un peu réchauffée lorsque le binôme d'Orelsan a fait quelques clins d'œil à son acolyte en reprenant 2/3 titres des Casseurs Flowters, pour le plus grand plaisir du public. Le concert s'est ainsi terminé par ce refrain repris en cœur : "un jour on est venu au monde, depuis on attend que le monde vienne à nous, tant mieux si la route est longue, on pourra faire un peu plus de détours. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche..."
Alors que la scénographie des précédents artistes était minimaliste, est arrivée sur scène la kalachnikov ailée de Columbine. Clairement, ce sont eux que le public attendait : "COLUMBINE ! COLUMBINE !" hurle-t-on dans la foule. Puis débarque sur scène, sous les cris euphoriques du jeune public, le duo, maillot de la Juventus pour Foda C et teeshirt absent, abdos apparents pour Lujipeka. Ils seront rapidement rejoints par 3 membres de leur collectif. Parmi les fans, on a remarqué quelques parents, le regard perdu et les épaules péniblement en mouvement, tentant désespérément de se laisser convaincre par la musique. Et on doit avouer que l'on a eu un peu de mal aussi, cet auto thune omniprésent et quelque peu nauséabond ayant mis à mal notre curiosité. En tous cas, pas d'hésitation pour le public qui est à fond et connait toutes les chansons par cœur ! On a frôlé l'apoplexie générale quand Columbine a fait une annonce "on a une surprise pour vous et on ne fait pas ça pour tous les concerts"... l’homme au bob, aka Lorenzo les a rejoint sur scène pour le titre Ce genre. Aussitôt apparu, aussitôt disparu : "il a pas l'time". Effectivement. Puis le concert a continué dans une ambiance toujours aussi frénétique, faisant monter la chaleur dans la salle, pour finir la soirée dans une odeur de transpiration et de tabac. C'est à ça qu'on reconnait les bons concerts pardi ! Hm, peut-être. Après tout, on a quand même passé une bonne soirée riche en découvertes et en énergie !
Photo © Léa Esposito
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