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Mardi 03 Janvier 2017

Tous les chemins mènent à l'Homme

Tous les chemins mènent à l'Homme

A la découverte du thème de ce dossier, vous vous dites peut être que toute cette histoire de spiritualité et de sérénité intérieure vous échappe complètement : vous n’avez aucun goût pour la prière, le yoga, les amulettes ou le karma. Et on ne peut pas vous en vouloir. 

Mais de temps en temps, par une douce nuit d’été, vous vous retrouvez à contempler les étoiles. Frappé par l’immensité de ce spectacle, un sentiment de vertige s’empare de vous : petit être perdu en ce monde, votre propre existence vous semble soudain insignifiante.

Vous commencez à vous remuer les méninges, à vous demander qui vous êtes et ce que vous foutez là. Vous voudriez canaliser ce tumulte intérieur en trouvant enfin la paix. 

Et bien à la seconde où vous avez amorcé cette réflexion, avez mis un pied dans la recherche de spiritualité. La bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas seul. Comme le dit si bien André Comte-Sponville, « Nous sommes des êtres finis ouverts sur l’infini, des êtres éphémères ouverts sur l’éternité, des êtres relatifs ouverts sur l’absolu. La spiritualité consiste à expérimenter cette ouverture. » Alors, explorons !

Comment toute cette histoire de questionnements spirituels a-t-elle commencé ? 

Il y a environ 100 000 ans, près de Nazareth en Israël, une bande de proto-Cro-Magnons vivait paisiblement : session de cueillette par-ci, parties de chasse par là. Et puis de temps en temps, à l’âge avancé de 30 ans, un membre de la tribu trépassait. Que se passait-il alors ? On vous le donne en mille : rien du tout. Tout ce petit monde vaquait à ses occupations. Et puis un jour, allez savoir pourquoi, ils ont décidé de creuser un trou, d’y déposer le corps sans vie de leurs camarades en position fœtale, de les recouvrir d’ocre et de les entourer d’objets (type mâchoire de sanglier, toujours utile). Il va sans dire que cette décision d’instaurer un rituel pour les défunts découle sans doute d’une réflexion sur le pourquoi : pourquoi mon camarade était-il vivant puis mort, que se passe-t-il maintenant, bref, qu’est ce que c’est que ce bordel.

Et aujourd’hui ? 

L’homme a indéniablement évolué, et trouvé pas mal de réponses. Grâce aux sciences modernes, on sait que la terre n’est pas au centre du cosmos, mieux, qu’il existe d’autres formes de vie dans l’univers. On peut expliquer une quantité astronomique de phénomènes : le big bang, la théorie de l’évolution, la fission nucléaire, les propos de Jean Claude Van Dame. Et ce n’est qu’un début ! Les progrès du clonage, les avancées médicales et l’intelligence artificielle tendent vers une redéfinition de l’être humain. Arrêtons-nous pour autant de partir en quête de sens et de sérénité ? Que nenni. 

Au supermarché de la foi

La spiritualité, souvent associée à la religion d’ailleurs, n’a jamais cessé d’être au centre des préoccupations. En Europe pendant longtemps, les grandes religions monothéistes ont été les gardiennes de toutes les questions existentielles. Puis les Lumières ont mis un premier coup de pied dans la fourmilière, en opposant le savoir et le croire, persuadé que les progrès techniques et les connaissances mettraient un terme au questionnement, notamment religieux. Quelques siècles plus tard, le trio de choc Nietzsche – Marx – Freud, termine de régler son compte aux religions  et s’attache à déconstruire, en dénonçant derrière les idoles religieuses, une névrose collective, l’opium d’un monde sans cœur ou une haine de la vie, en passe d’être surmontés. Tous concluaient leur procès de la religion par la sentence de la « mort de Dieu ». 

Peu à peu la société européenne s’éloigne des religions institutionnelles, jadis imposées, pour embrasser une spiritualité choisie. Les textes ne sont plus des lignes de conduite mais servent à méditer, à trouver sa place. Des croyants se libèrent des carcans du dogme, des athées se tournent vers des expériences mystiques. Le prisme religieux semble s’affaiblir, et émerge une spiritualité laïque basée sur une expérience singulière et intime. C’est une quête de sens, une aventure intérieure qui aboutirait à l’épanouissement personnel.

Dans les années 60, tout s’accélère. Les échanges se multiplient, les moyens de communication se développent, et les individus bidouillent leur spiritualité selon une offre devenue planétaire. Chacun puise, ça et là, de quoi faire sens, avec parfois une bonne dose de n’importe quoi, à base de vies antérieures, de télépathie et d’invasions extra-terrestres. Mention spéciale à la pratique wicca, qui réunit une bande de déglingos druides chamanes adeptes de mythologie gréco-romaine nordique qui se retrouvent pour gesticuler au coin du feu les soirs de pleine lune… 

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Luke je suis ton père (spirituel)

Plus sérieusement, ces patchworks de croyances envahissent même la pop culture, et le bouddhisme tendance new age en arrive à faire basculer la Force. Dans une interview accordée au Time magazine, le réalisateur Georges Lucas explique, au sujet de la transformation d’Anakin en Dark Vador : « Il se transforme en Dark Vador parce qu’il s’attache aux choses. Il n’arrive pas à se séparer de sa mère. Il n’arrive pas à se séparer de sa petite amie. Il n’arrive pas à renoncer aux objets. Cet attachement le rend avide. Et quand vous êtes avide, vous êtes sur la voie du côté obscur parce que vous avez peur de perdre ce que vous possédez ».

Le philosophe Slavoj Žižek y voit une tentative de rendre acceptable l’essor du capitalisme financier et le stress lié aux progrès technologiques. Renoncer aux autres et aux objets nous permettrait de décrocher, de garder la paix intérieure et la sérénité, et fonctionnerait en réalité comme un parfait complément idéologique. Car il ne s’agit pas de lutter contre le système, mais bien d’y participer tout en gardant une distance intérieure. Bref, on se recentre sur ses propres angoisses, ses questionnements et on tente de s’extirper temporairement d’une société exigeant des êtres humains de plus en plus performants. 

Comment ? On court à la salle de sport faire des mouvements de yoga ou on pratique la méditation par le biais d’une application qui nous promet d’atteindre le Nirvana en moins de cinq minutes. Avoir une pratique spirituelle ? Oui, mais elle doit pouvoir s’inscrire dans nos emplois du temps, à côté des business meeting, et procurer instantanément un sentiment de bien-être. Tout, tout de suite. Plus qu’une philosophie de vie, ces pratiques deviennent un art de vivre. Le zen devient aussi un marché. Les dernières it-trend à avoir pour paraître cool ? Le bol tibétain négligemment posé sur la table du salon, les drapeaux de prières épinglés au dessus de son lit, et des mandalas en guise de coloriage récréatif.

Bon, il y a aussi des gens déterminés à hisser leurs valeurs au rang de modèle de société : ils partent vivre dans des ashrams pour se dédier à la méditation, ils s’unissent autour d’un projet d’agriculture en symbiose avec la nature. Ils se regroupent, finalement, autour de valeurs communes, loin du monde extérieur pour être en adéquation avec ses croyances, et vivre en totale harmonie avec… eux-mêmes.

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La paix des méninges

La quête d’épanouissement personnel n’est décidément pas une mince affaire. Comme le disait si bien Daniel Balavoine, « Nous tout c'qu'on veut c'est être heureux. Être heureux avant d’être vieux ». Ah, si seulement il existait une étude menée sur le long terme, qui pourrait nous donner des éléments de réponse à propos de ce qui constitue une vie heureuse et épanouie… Oh, wait.

En 1938, le docteur Arlen V. Bock propose au président de l’université d’Harvard de réaliser une étude pour tenter de comprendre ce qui rendait, justement, les gens heureux et épanouis. Pendant 75 ans, l’étude Grant a analysé la vie de 724 hommes. Tous ont commencé par répondre à plusieurs questionnaires balayant divers sujets, de leur environnement familial à leur avis sur la masturbation et l’alcoolisme. Ils ont aussi passé une batterie de tests : IRM, scanner, tests de QI, analyse de leur musculature, taille de leur scrotum…  Bref, de quoi compiler tout un tas d’informations. 

Puis tout au long de leur vie, les chercheurs ont interrogé les participants et leur entourage. Mariage, enfants, divorce, remariage, carrière, amis, décès… Ils ont assisté à tout le film de leurs vies, jusqu’à la fin. Parmi eux, certains sont devenus médecins, maçons, avocats ou même président des Etats-Unis ! (Le dossier de Kennedy est sous scellée jusqu’en 2040). Certains sont devenus drogués, alcooliques, schizophrènes. Certains sont tombés malade et sont morts très jeunes, d’autres se sont suicidés, d’autres encore sont toujours en vie. 

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Tout cela semble finalement assez banal. Mais qu’ont appris les chercheurs, en compilant ces milliers de données ? D’abord qu’il y a une corrélation directe entre santé physique et épanouissement personnel, ensuite que les hommes les plus heureux n’étaient ni les plus riches, ni les plus célèbres, ni les plus intelligents. Finalement, ce sont les bonnes relations qui nous rendent heureux, et donc en bonne santé. Les personnes les plus connectées socialement à leur famille, leurs amis, leur communauté, sont plus heureux et vivent plus vieux. 

Là vous vous dites : « Bah ça va, j’ai des potes, une meuf / un mec, un boulot, je vais finir centenaire ». Mais vous pouvez très bien éprouver la solitude au milieu d’une foule, ou au sein d’un mariage. Peu importe si vous avez beaucoup de copains, ou si vous êtes engagé dans une relation, c’est la qualité de vos relations sociales qui importe. 

Parmi les participants à l’étude, Charles Boatwright se classe avec l’un des meilleurs scores. A 79 ans lors de l’un de ses entretiens, il explique : « Avec l’âge, vous y voyez un peu plus clair. Vous apprenez à lâcher prise par rapport à des choses qui vous ont pourtant consumé de passion lorsque vous étiez plus jeune. Vous réalisez que toutes les choses que vous pensiez devenir, et bien, vous ne l’êtes pas devenu. Comme je le dis souvent, à cette étape de votre vie, l’important n’est pas ce que vous avez accompli aujourd’hui, mais ce que vous avez ressenti aujourd’hui »

Allez, respirez un grand coup et regardez autour de vous : ils sont là, tout près, ceux qui vont vous rendre heureux et donner du sens à votre vie. 

 

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