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Mardi 18 Juin 2013

Jamel Debbouze

Cinéma Guest

Stand-Up, Jamel Comedie Club, tournage... Humoriste hyper-actif, désormais marié et papa, Jamel a fait du chemin depuis ses débuts à Trappes. Après avoir bronzé sur la Croisette (ou pas) et avant un départ pour le Marrakech du Rire, Jamel Debbouze est venu présenter son nouveau film Né Quelque Part en compagnie de Mohamed Hamidi, le réalisateur, Tewfik Jallab et Julie de Bona aux 3 Palmes à Marseille. Fidèle à lui même, toujours le mot pour déconner, Jamel a bien voulu répondre à nos questions. Rencontre.
Pourquoi avoir produit ce film ?

Ah uniquement pour me faire du fric, c'est la crise pour tout le monde. Non mais j'ai trouvé chez Mohamed, (Hamidi, le réalisateur et le metteur en scène de son spectacle, ndlr) une volonté de parler de l'immigration différemment du traitement auquel on est habitué. Et trop peu de réalisateur le font. Et puis du point de vue de l'immigré que je suis, naturellement ça me touche. J'ai tendance, et on a tendance, à se considérer partout chez nous parce qu'on ne l'est nulle part. Et ce film tentait de décrypter tout ça, c'était donc naturel de soutenir un tel projet. La France en a besoin et puis j'adore lier l'utile à l'agréable. Regardez mes chaussettes (il les remonte jusqu'au genoux), elles sont très longues, peu d'acteurs ont des chaussettes comme ça, c'est des chaussettes de riches, des chaussettes du XIV ème.

Qu'avez vous voulu transmettre à travers ce film ?

On voulait améliorer les relations entre les gens et puis faire résonner cette histoire chez les jeunes. La France est composée de personnes issues de différentes communautés, c'est comme ça, et depuis longtemps. Alors autant essayer d'améliorer le regard de la société sur ces jeunes français d'origine maghrébines et qui souvent, c'est vrai, surjouent leur identité ou leur religion que finalement ils ne connaissent pas ou mal. Et c'est ce que va tenter de faire Farid (le personnage principal, joué par Tewfik Jallab, ndlr). Avec ce film, on voulait montrer qu'avoir deux cultures est une force et non un défaut. Dans le film, Fatah, joué par Fatsah Bouyahmed (aperçu au Jamel Comedy Club, ndlr) dit une phrase qui résume parfaitement cette idée : "dans la vie, il vaut mieux savoir jouer de deux instruments que d'un seul". C'est tout con, mais on voulait aussi réhabiliter, ré-humaniser les clandestins, que le regard sur les immigrés changent. Oui ce sont des hommes, oui ils avaient une vie avant de partir et s'il le font c'est qu'ils n'ont rien à perdre. Ils n'ont pas de taff et ils nous voient à la télé avec nos baskets et nos bagnoles, ils cherchent juste à bosser pour pouvoir se les payer.

Qu'est ce que ça fait de jouer un rôle de "méchant" ?

C'est hyper agréable parce que c'est un défouloir formidable. Mais honnêtement ce n'est pas un méchant, on le comprend quand on voit la frustration dans laquelle vit cette jeunesse. Il ne subit pas, c'est un opportuniste, tout le monde l'apprécie mais s'en méfie. Il profite simplement de la première opportunité qui se présente à lui. Et ça tombe sur son cousin mais c'est pas grave "c'est la famille". Je suis un peu comme ça, j'aurais sûrement réagi de la même manière si j'avais été dans sa situation.

Est-ce désespérant de répéter le même discours depuis 20 ans ?

Non parce que les choses changent malgré tout, il y a du progrès. Y'a un noir à la Maison Blanche pour commencer et puis on fait nos films aujourd'hui. On a des couples mixtes entre enfants ou petits enfants d'immigrés et des français, ça n'existait pas il y a 10 ou 20 ans. D'ailleurs j'ai découvert le français moi à travers des diners super marrants avec ma belle famille, c'est extraordinaire cette espèce, le français. J'ai découvert le rosbeef le dimanche, très goutue comme viande d'ailleurs, plus que le mouton. Sans rire, il y a quand même une meilleure acceptation, on voit des immigrés ou descendants d'immigrés accéder à l'élite, on a eu des arabes capitaine de l'équipe de France je vous le rappelle, merci Zizou-Christ. Certains sont mêmes devenus ministre régalien, donc ça bouge. Mais il reste du boulot. Le jour où je pourrais jouer un viticulteur (il mime de sentir un vin) en étant crédible et sans que ça pose question, là on aura franchi un cap. J'y crois, je suis convaincu que bientôt ça ne sera plus un sujet, question de temps.

Que vous évoque Marseille ?

J'adore Marseille, je kiffe cette ville, vraiment. C'est la porte de la Mediterranée, la première chose que l'on voit du continent quand on vient du sud. D'ailleurs j'ai commencé à Marseille. En fait, après mes cours d'impro théâtrale à Paris j'ai joué au Maghreb via des assos de là bas qui m'ont ensuite présenté avec des assos marseillaises. J'ai joué à l'Antidote un mois, y'avait 4 personnes chaque soir, dont IAM Titoff d'ailleurs venus me soutenir sans même me connaitre puis à l'Espace Julien. On était porté par la communauté au départ, ça a prit et ensuite Radio Nova et puis... les Chicago Bulls (rires).

Vos projets pour la suite ?

Un film pornographique hallal ! (Rires) La c'est Marrakech du Rire, tournée et puis le 27 novembre, la sortie du film La Marche dans lequel Tewfik Jallab joue également. (L'histoire vrai d'une grande marche vers Paris organisée en 1983 par des habitants d'une banlieue lyonnaise contre les discriminations dont sont victimes les personnes issues de l'immigration). J'étais ravi de faire cette interview ! (Il saisit le micro d'un journaliste radio) A vous les studios, à vous Cognac G !