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Mardi 18 Septembre 2018

Eclairage philosophique : « Nous avons la capacité de nous réinventer, de changer ce qui dépend de nous »

Eclairage philosophique : « Nous avons la capacité  de nous réinventer, de changer  ce qui dépend de nous »

Valérie Dufayet est Professeure de Philosophie à Marseille, et organise régulièrement des ateliers de philosophie pour enfants et adultes. Dans le cadre de notre dossier "L'adulte, une espèce en voie de disparition ?", elle s’est penchée sur la question du passage à l’âge adulte.

Est-ce que devenir adulte signifie arrêter d’être enfant ?
Nous associons l’enfance à l’insouciance. En devenant adulte, nous aurions peur de perdre tout ce que nous lui attachons : l’innocence, la légèreté, la liberté… Or, si les années et les expériences nouvelles obligent à renoncer à certains comportements, l’enfance et l’adolescence sont déjà pour beaucoup l’occasion de prises de conscience, de sentiments de culpabilité ou de contraintes équivalentes à celles de l’adulte. Il est possible que cette « innocence », cette naïveté ou cette légèreté ne soient que des illusions : une manière nostalgique de voir son propre passé. Devenir adulte reviendrait à accepter les contraintes présentes, à s’accepter soi-même sans illusion d’une vie uniquement faite de plaisirs, d’insouciance. Il s’agirait de renoncer à une vie dans l’inconscience de ce qui nous entoure, et qui n’a probablement jamais été la nôtre enfant. Mais ce renoncement prend du temps...
 
Quelle différence entre devenir adulte et devenir vieux ?
Il y a forcément un processus naturel d’évolution et de décroissance. Devenir adulte, c’est entrer dans ce processus d’évolution et
de dégénérescence biologique comme tout ce qui vit. Ces stades nous sont imposés par la nature, or, ils ne sont pas également acceptés dans le sens où ils dépendent du vécu de chacun, qu’il s’agisse de la puberté, d’une grossesse ou d’une maladie. Il semble important d’aborder ces moments de vie comme nécessaires, pour peut-être parvenir à résister à la tentation du jeunisme et la volonté d’effacer toute trace physique du temps, de masquer les différences d’âge pour « faire jeune » … après avoir tout fait pour « se vieillir » ! L’étymologie de « vieillir » en latin est « usé, vétuste. » : n’y a-t-il pas une peur de ne servir à rien ? De ne plus être opérationnel, performant ? On regrette le manque d’expérience des jeunes et on renonce à celle des plus vieux. Sommes-nous en train de vouloir créer un « no age » qui nous rendrait définitivement identiques et enfermés dans une vie sans histoire ni durée ? La pensée « slow life » est une réponse possible à cette tyrannie de l’efficacité, et de l’ultra performance de l’esprit et du corps.

À quoi devons-nous nous attendre ?
La question des âges est aussi celle de notre ignorance et de nos inquiétudes face au futur. Les choses seraient-elles plus simples si nous savions à quoi nous attendre ? Quels que soient les âges, la vie, même la plus organisée, reste imprévisible. Nous parlons d’accidents ou de caps mais peut être que toute notre existence reste imprévisible : c’est ce qui rend possible notre liberté. Nous avons la capacité de nous réinventer, de changer ce qui dépend de nous. L’essentiel de la sagesse stoïcienne consiste à comprendre ce qui est nécessaire et ne peut être changé et ce qui est en notre pouvoir de transformer pour être heureux. Pour cela, il ne faut pas craindre ce rythme changeant de la vie et apprendre à en tirer le meilleur. C’est ce que fait l’enfant lorsqu’il joue de rien en inventant des mondes nouveaux. La valeur des moments de vie n’est jamais la même. Elle dépend du sens qu’on veut bien leur donner : devenir adulte serait pour chacun d’être à même d’assumer sa vie comme projet. Il ne s’agit pas de rechercher de simples plaisirs, mais d’entamer une quête : celle d’une meilleure qualité dans notre relation au monde, aux autres et à nous-mêmes. C’est peut-être ce que montrent les nouvelles générations (générations x/y, millenials) par les choix de vie sentimentale, sociale, professionnelle et leur conscience politique et environnementale. C’est aussi ce que tentait de nous dire Pessoa : « La valeur des choses n’est pas dans la durée, mais dans l’intensité où elles arrivent. C’est pour cela qu’il existe des moments inoubliables, des choses inexplicables et des personnes incomparables. »

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