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Lundi 24 Mars 2014

Kim Chapiron, crème des réalisateurs

Cinéma Guest

Après les films « Sheitan » et « Dog Pound », Kim Chapiron clôt sa trilogie sur la jeunesse. Dans « La Crème de la Crème », il met en scène trois étudiants qui décident de monter un réseau de prostitution au sein d’une école de commerce. Fasciné par la génération Y, le réalisateur de 33 ans, dépeint une jeunesse désabusée avec tendresse et légèreté sans jamais tomber dans le cliché. Rencontre avec un réalisateur charismatique et passionné.
Comment as-tu eu l'idée de faire ce film « La Crème de la Crème » ?

Pour ce film qui parle de la génération Y, ce qui m'a intéressé, c'est de mettre en scène cette bande d'étudiants issus de milieux totalement différents. J'étais curieux de savoir comment la génération Youporn apprend à s'aimer. On parle souvent de mon rapport à la provocation, à la transgression car j'ai commencé avec des films violents. En fait, c'est vraiment un héritage familial. Mon père (l'artiste Kiki Picasso, ndlr) est peintre et à œuvré quasiment uniquement dans la provocation, dans une vision toujours psychédélique. J'ai vraiment été éduqué dans cet univers.

A quoi reconnait-on la patte Kim Chapiron ?

Je parle toujours des marginaux. C'était peut-être plus flagrant dans « Dog Pound » ou « Sheitan », dans le sens où le profil des personnages est très tranché. Mais le rapprochement avec les héros de « La Crème de la Crème » est une idée assez logique dans ma démarche artistique. Je mets dans la même famille les premiers et les derniers de la classe. J'aime me promener avec des personnages qui n'ont a priori rien à voir les uns avec les autres.

Tu es toujours accompagné de tes comédiens, on ne peut pas vous dissocier des uns des autres, pourquoi ?

J'aime bien l'idée de troupe, je pense que la troupe de théâtre finira bien par me tomber dessus un jour parce que j'adore cette énergie. Nous avons un projet avec le chanteur Oxmo Puccino qui est de monter une pièce de théâtre. J'aime le hors champ, j'aime ce qui se passe en dehors des caméras. Par exemple, pour le choix des acteurs Karim Ait M'Hand et Thomas Blumenthal, j'ai voulu les connaître. Car ce que les acteurs dégagent à l'image appartient plus à leur vie et à leur bagage qu'à une technique. En tant que raconteur d'histoire, l'exercice que j'essaye de faire, c'est de donner des indices pour que les spectateurs s'inventent le hors champs des personnages, c'est tout aussi important que le film. La chaleur qui se dégage d'un groupe est un ingrédient essentiel à la création.

C'est pour cela que tes amis (Brodinski, Justice, Mouloud Achour) sont présents dans le film et que tu l'as dédié à Dj Mehdi ?

Oui, c'est important dans le sens où j'ai toujours vécu en groupe. Encore une fois je pense à l'héritage de mon père qui avait un groupe qui s'appelait Bazooka, un groupe de graphiste qui a développé l'imagerie punk. Mimétisme conscient ou inconscient j'ai fait la même chose. Je me suis très vite retrouvé dans différents milieux social et artistique, ce qui a rendu mon ouverture d'esprit presque obligatoire. Je me devais de rendre hommage à DJ Mehdi qui incarnait cette richesse de mélange. Venu de la Mafia K'1 Fry, il a réussi à faire le pont avec la scène électro française qui raconte totalement autre chose. Si je devais militer pour quelque chose, ça serait pour cette idée de lien entre tous ces univers.

Dans le film, tu montres la réalité d'une jeunesse désabusée. Es-tu inquiet pour la génération Y ?

Inquiet non, je pense que ça a toujours été comme ça. Je raconte l'histoire de personnages contemporains dans une école de commerce qui est un magnifique décor de cinéma. L'adolescence est un sujet assez magique pour le cinéma, ça m'a toujours fasciné. En tant que scénariste, je peux créer des personnages que je vais détester et qu'après je vais adorer. Ce qui aurait été plus difficile avec un personnage adulte qui aurait moins de spontanéité. Cette génération numérique, qui écoute tout le temps de la musique (on dit que le Y représente les écouteurs du walkman), qui est en permanence sur son portable, est importante à aborder au cinéma. Pour citer Didier Super que j'aime beaucoup « mieux vaut en rire que de s'en foutre ».

Tes 20 ans te paraissent loin ?

Non j'ai l'impression que c'était hier surtout quand je suis avec la troupe de « La Crème de la Crème ». J'ai la sensation d'être toujours en phase avec ce que j'ai vécu 10 ans auparavant.

Ce film est-il exclusivement dédié aux jeunes ?

Non, je pense que pour les parents cela peut être aussi intéressant de savoir comment la génération de leurs enfants va évoluer, de savoir également quel est le rapport à l'amour, à la sexualité. Les jeunes connaissent l'amour par le virtuel, ils ont accès au porno en streaming dès le plus jeune âge sur tous les supports, c'est un vrai bouleversement ! L'info est à disposition de tous avec le wec et le e-learning. Moi qui fais partie de l'autre génération, je trouve ça incroyable et très intéressant.

Quels sont tes futurs projets ?

Avec Noé Debré, le scénariste de « la Crème de la Crème », on est en train de développer un prochain film autour de la famille. La rencontre, la séparation, la fabrication d'une nouvelle cellule familiale... Ce n'est qu'une ébauche, mais j'ai envie d'aborder des personnages plus âgés.

Quel est le réalisateur qui t'a le plus influencé ?

En ce moment je suis dans le cinéma danois, une réalisatrice que j'aime beaucoup c'est Susanne Bier.

Quel est le meilleur film de tous les temps ?

« America, America » d'Elia Kazan.

Quelle est la bande son qui t'as le plus marqué ?


Le film « La Haine » qui a rendu hommage à la scène rap des années 90, un véritable âge d'or.

L'actrice que tu trouves très sexy ?

Conny Nielson dans le film « Brother » de Susanne Bier qui incarne avec tristesse le sex appeal de façon assez magistrale.

Un conseil pour des jeunes étudiants qui aimeraient devenir réalisateur ?

Ecrire tout ce qu'il se passe, et essayer de ressortir du réel des situations dramatiques, des situations de scène de cinéma. Essayer de voir la vie de tous les jours comme un long métrage.